Mocky - Saskamodie

1. Music to my Ears
2. Little Journey
3. Birds of a Feather
4. Golden Dream
5. Chubby Cheeks
6. Guiding Light
7. Saskamodie
8. Somehow Someway
9. Jiinti
10. Music to my Ears (Reprise)
11. Sleepy Time
12. For Pepecito


Sortie le : 23 mars 2009
Après la soft pop 70’s de Gonzales et la soul électrisante de Jamie Lidell l’an dernier, c’est au tour de leur comparse Mocky de s’abandonner aux charmes rétro avec ce quatrième opus aussi touchant que surprenant, enregistré par le fidèle Renaud Letang dans un petit studio parisien fréquenté en leur temps par Gainsbourg ou Nina Simone.
Bien qu’il se soit fait connaître d’un plus large public en arrangeur classieux pour Feist (laquelle participe ici aux choeurs et en tant que musicienne additionnelle avec également Taylor Savvy et les deux trublions sus-cités), c’est en effet plus près du hip-hop malicieux, de l’électro-pop décadente ou du r’n’b romantico-futuriste de ses précédents albums qu’on attendait cette fois encore le touche-à-tout canadien, également croisé ces dernières années au côté de la reine trashy de l’électroclash Peaches ou en intérimaire de luxe du collectif azimuté de MC’s en peluche, Puppetmastaz.
Or c’est pourtant bien au croisement du jazz lounge, de la pop light façon Bacharach et des douces envolées d’un Michel Legrand qu’on le retrouve avec Saskamodie, se jouant plus sûrement que jamais des étiquettes et renouvelant plus profondément sa musique qu’il n’avait su le faire depuis le kaléidoscopique In Mesopotamia, chef-d’oeuvre inaugural dont les successeurs n’avaient finalement été que des redites tentées par le mainstream.
Evitant tout conceptualisation pesante, Mocky s’autorise ainsi une simple ballade guitare et choeurs par-ci (Guiding Light, marqué par Mancini avec sa mélodie mélancolique et lumineuse à la fois), une complainte morriconienne par-là (le poignant Sleepy Time) ou même une love song funky caressante et délicate avec Birds Of A Feather, l’un des seuls morceaux chantés de ce nouvel album confondant d’élégance naturelle jusque dans ses arrangements aussi mesurés qu’évidents.
Résultat : une bulle de fraîcheur acoustique délicieusement rétro sans être passéiste pour autant, où s’abriter avec soulagement pendant les chauds mois d’été malgré un final plus tendu et angoissé sur le psychédélisme free de For Pepecito.


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