Top albums - novembre 2008
C’est toujours la même chose à cette époque de l’année. On se pose plein de questions sur ce que l’on va offrir pour les fêtes. On n’arrive pas à choisir ni à se décider. Un peu à l’image de ce top du mois de novembre qui se révèle plutôt varié et hétéroclite puisque les membres du FIR n’ont pas su départager leurs choix pour établir un podium clair et précis. Tant mieux, chacun devrait pouvoir y trouver son bonheur, entre les deux élus et leurs quatre dauphins troisièmes ex-aequo.
1. Dark Captain Light Captain - Miracle Kicker
A peine connus il y a quelques mois, les Londoniens de Dark Captain Light Captain ont su créer la surprise et s’attacher les cœurs des membres du FIR avec leur folktronica lumineuse et mélancolique à souhait. Une guitare caressante, une rythmique discrète, quelques petites touches d’électronique subtiles, la recette semble si simple et connue de nombre de groupes, et pourtant le résultat étonne et prouve que l’on tient là l’une des formations les plus prometteuses et captivantes d’outre-Manche à l’heure actuelle.
2. Dead Letters Spell Out Dead Words - Lost In Reflections
Avec ce premier album de Dead Letters Spell Out Dead Words (lire notre chronique), c’est l’hiver pour de bon, mélodique du moins puisque la musique du suédois Thomas Ekelund délaisse volontiers les constructions classiques au profit d’un entrelacs mouvant et vaporeux de textures sonores ténébreuses ou plus mélancoliques, transcendé ici par une ligne de basse mid-tempo ou là par quelques arpèges de guitare languissants. Résultat : la surprise de ce top et sans doute l’un des albums d’ambient les plus singulièrement hantés depuis la grande époque de Labradford et The Third Eye Foundation.
3. A Place To Bury Strangers - A Place To Bury Strangers
Plus de 10 ans après les derniers râles de la scène shoegaze, A Place To Bury Stranger oppose une réponse brumeuse à la pluvieuse Albion. Guitares fuzz, distorsion agressive et mélodies lancinantes, le premier album de ces new-yorkais fait un boucan pas possible en se situant quelque part entre Jesus & Mary Chain et Joy Division pour les rythmiques binaires et ce chanteur rappelant étrangement Ian Curtis. A Place To Bury Stranger, enfin distribué chez nous un an après sa première sortie américaine, est l’œuvre d’un groupe sûrement trop nostalgique des années 90 qui a pris une décennie pour digérer et recracher impeccablement ses influences. On n’est plus en 1992 et pourtant, ce disque n’a pas fini de faire siffler vos oreilles comme au plus belles heures de Spacemen 3 et My Bloody Valentine.
3. Femi Kuti - Day By Day
Voilà encore un album qu’on n’attendait pas forcément dans ce classement mensuel, le plus souvent dominé par la musique anglo-saxonne. Pourtant avec Day By Day, Femi Kuti ouvre de nouveaux horizons à l’afro-beat inventé par son père Fela, citant notamment John Coltane et touchant à une certaine mélancolie sans pour autant délaisser les rythmes entraînants de cette musique éprise de liberté et source d’espoir pour tous les laissés-pour-compte du Nigéria. Le guitariste "blufunk" Keziah Jones ou même Camille aux chœurs sont de la fête, et pour un peu on croirait l’hiver éclipsé pour de bon par le soleil d’Afrique.
3. Library Tapes - A Summer Beneath The Trees
Library Tapes ou l’art de faire dialoguer un piano avec lui-même comme si l’espace était occupé par une symphonie entière. Grand disque d’hiver dépouillé, longtemps fantasmé, A Summer Beneath The Trees est un voyage solitaire empli de mélancolie et de poésie. Avec sa pochette bucolique en forme de carte postale, image d’épinal des plaines suédoises, pays d’origine de ce jeune homme trop jeune pour avoir compris à ce point ce qu’aurait toujours dû contenir un disque hivernal. Au coin du feu, on écoutera cet album intimiste, que l’on ne doit partager avec personne d’autre que soi-même, pour apprécier à sa juste valeur le réconfort qu’il apporte dans les moments de solitude qui n’auront jamais été aussi enviables.
3. Little Joy - Little Joy
Enfin, détour par le projet d’un membre des Strokes avec Little Joy, qui s’éloigne pourtant radicalement de l’univers des frappes new-yorkaises. Le batteur Fabrizio Moretti est parti en vacances avec sa copine et un ami musicien. On devine que ces trois-là apprécient de se retrouver seuls sur la plage autour d’un feu de bois à chantonner quelques chansons. Les ballades que l’on découvre sur ce premier album respirent la chaleur et la douceur mélancolique de ces fins de soirées estivales. De quoi donner du baume au cœur alors que les premiers flocons font leur apparition.
Voilà, pas mal d’albums à digérer ce mois-ci, de quoi tenir jusqu’à début janvier pour le traditionnel bilan de l’année qu’on vous annonce d’ores et déjà surprenant. En attendant, joyeuses fêtes à tous nos lecteurs et bonne écoute !
Dark Captain Light Captain sur IRM - Site Officiel - Myspace
A Place To Bury Strangers sur IRM - Myspace
Little Joy sur IRM - Myspace
Femi Kuti sur IRM - Myspace
Dead Letters Spell Out Dead Words sur IRM - Site Officiel - Myspace
Library Tapes sur IRM - Myspace - Bandcamp
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