Japancakes en manque d’amour
Loveless . Tiens, un nom d’album qui rappelle quelques bons souvenirs... Oui mais cette fois, pas de pochette rosâtre et floue où l’on ne distingue qu’à peine le pickguard d’une guitare électrique. Non, le Loveless dont on parle aujourd’hui est signé Japancakes qui n’a pas tremblé à l’idée de reprendre l’album ultra-culte de My Bloody Valentine !
Alors que Kevin Shields et sa tribu prévoient leur retour tellement attendu, une demi-douzaine d’inconnus de l’Etat Américain de Géorgie, profitent de l’impatience des fans pour proposer leur version post-rock du Saint Calice du shoegazing. A partir de là, la description de ce nouvel album de reprises en est déjà presque effectuée. Oubliés les effets de disto à profusion, évanouies les dissonnances sonores, effacées les discrètes voix camouflées derrière tout ce désordre instrumental. Mais que reste-t-il alors ? Et bien Japancakes a fait le pari de conserver les mélodies originales et de les interpréter à leur façon. Et à ce petit jeu-là il faut savoir qu’ils peuvent être très bons. Effectivement, il s’agit d’un groupe dont j’avais fait connaissance il y a un an, et déjà, leur musique semblait se démarquer de ce que certains qualifient d’"enlisement du post-rock", notamment grâce à des mélodies particulièrement expressives et ayant plus pour objectif d’évoquer la joie que le désespoir. De cette créativité associée au génie de My Bloody Valentine, il résulte un éclaircissement et une restructuration des morceaux originaux. La pedal steel se tait pour laisser parler le violon et le piano. Pour s’en convaincre, la page MySpace propose comme à son habitude l’écoute de deux morceaux : Loomer et To Here Knows When. Oh oui, ces noms ne laissent pas indifférent ! En tout cas Japancakes nous propose ici de redécouvrir d’une nouvelle façon assez surprenante un album qui n’a rien perdu de sa splendeur. Preuve que même 16 ans plus tard, certains restent toujours autant émerveillés devant une pièce qui, paraît-il, n’avait aucun amour à offrir...
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