Les meilleurs crus de 2020 : Partie 4/4
Tant de choses ont été dites sur cette année 2020 si particulière alors que nous manquons cruellement de recul pour analyser les enjeux et conséquences des bouleversements qui en découleront. Et, musicalement, 20-20 aura été un millésime tout à fait correct. Autant s’attarder dessus. Il est encore temps de se souhaiter une bonne année et, mieux vaut tard que jamais, voici donc le top 10 de mes longs-format favoris.
Les 10 LPs de l’année
10. Tangents – Timeslips
A propos : Les Australiens de Tangents aiment prendre des risques et mélanger des ambiances subtiles et gracieuses. Deux ans après New Bodies, Timeslips constitue un chef-d’oeuvre du genre, puisant volontiers dans le néoclassique, l’IDM, le post-rock ou le free jazz en conservant néanmoins quelques éléments incontournables allant de percussions envoûtantes à la profondeur des manipulations sonores. Hors du temps.
A conseiller si vous aimez : Talk Talk, Tortoise, Can.
10 bis. M. Takara & Carla Boregas – Linha D’Água
A propos : La collaboration entre les Brésiliens conduit à un disque envoûtant, minimaliste, lent, mais rempli de détails aussi stimulants qu’inattendus. Entre ambient, électronique, post-rock et free jazz, le duo manipule les textures avec une application qui stupéfiera l’auditeur, ce dernier pouvant, entre deux surprises, être transcendé par quelques déluges électriques fascinants.
A conseiller si vous aimez : Godspeed You ! Black Emperor.
9. Feldup – A Thousand Doors, Just One Key
A propos : 2020 n’aura pas été le meilleur cru concernant l’un de mes labels préférés, mais Talitres a néanmoins eu le nez creux en défendant le premier album de Feldup, jeune Français à peine majeur qui aligne onze hymnes de pop bariolée fondamentalement évidents.
A conseiller si vous aimez : The Strokes, Radiohead, Jeff Buckley, Sin Fang.
8. Eels – Earth To Dora
A propos : Mark Oliver Everett n’en finit plus de décliner la même formule, alternant ballades et envolées électriques. Parfois, cela tombe à côté, comme à l’occasion d’un The Cautionary Tales of Mark Oliver Everett étrangement plébiscité. Cela peut également conduire à de brillantes productions, à l’instar d’un The Deconstruction qui annonçait un retour en forme en avril 2018. Earth To Dora appartient à cette dernière catégorie, Mark Oliver Everett ayant eu la bonne idée de privilégier l’électricité à des ballades souvent ronronnantes depuis une décennie. La présence de cordes, somptueuses, nous ramène parfois à l’époque du Beautiful Freak initial (I Got Hurt, Anything For Boo...).
A conseiller si vous aimez : Eels, cet album ne ressemblant à rien autant qu’à un autre album de Eels.
7. VFO89 – A/B Tape
A propos : Le producteur français, désormais basé à Bruxelles, propose un assortiment de nappes de synthé envoûtantes, de rythmiques acid et de polyrythmies qui rappelleront aux amateurs l’univers de Richard D. James en ce sens que, comme son aîné, VFO89 parvient à rassurer l’auditeur tout en l’exposant à des déflagrations de beats abstraits. Habité et stimulant.
A conseiller si vous aimez : Aphex Twin.
6. Soccer Mommy – Color Theory
A propos : Sophie Allison propose un disque d’indie rock relativement classique si ce n’est que chacun des morceaux qui le composent parvient, parfois avec une construction à tiroirs, à renverser la table dès les premières secondes. Immédiat et sans temps faible, Color Theory saura probablement séduire les inconditionnels de Stephen Malkmus avec une production tantôt rêche ou vaporeuse qui rappelle des souvenirs aux nostalgiques des nineties.
A conseiller si vous aimez : Mourn, Alex G.
5. Mary Lattimore – Silver Ladders
A propos : La harpiste américaine ne devrait, dans un monde idéal, plus être présentée. Mais alors qu’elle aligne les disques en maintenant une qualité époustouflante tout en se renouvelant, l’empreinte de son oeuvre reste trop confidentielle et il aura fallu qu’elle collabore avec Neil Halstead, qui a produit Silver Ladders, pour obtenir un écho plus important. Ici, les réverbérations de la harpe et les arrangements divers confèrent à cet alliage d’ambient, de néoclassique et de shoegaze des caractères planants et jubilatoires.
A conseiller si vous aimez : Laura Perrudin, Slowdive et l’ambient minérale de manière générale.
4. STRFKR – Future Past Life
A propos : Josh Hodges est revenu vivre à Portland et bien lui en a pris. Avant de partager un disque ambient en fin d’année, il avait dévoilé Future Past Life, assemblage de pépites psychédéliques bienvenues après un disque flegmatique. Entre rock pour les parties de batterie et pop s’agissant de l’utilisation de synthétiseurs parfois immédiats, STRFKR refuse de choisir et pare l’ensemble d’un voile de réverbération, conférant une certaine mélancolie à ce Future Past Life qui rappellera un certain Oracular Spectacular aux initiés.
A conseiller si vous aimez : MGMT, Tame Impala.
3. Car Seat Headrest – Making A Door Less Open
A propos : Will Toledo ressemble toujours à un nerd endimanché mais il semble plus que jamais assumer certaines entorses à la morale bien-pensante. Capté par son batteur Andrew Katz sur le projet 1 Trait Danger, l’Américain taclait Pitchfork qui le lui rendra bien en égratignant Making A Door Less Open à sa sortie. Missive survoltée, cette nouvelle réalisation permet à Car Seat Headrest de marier l’électricité (Hollywood tient en ce sens le riff de l’année) et des expérimentations plus électroniques. Avec comme fil conducteur la voix désabusée de Will Toledo et sa mélancolie ra(va)geuse.
A conseiller si vous aimez : Eels.
2. Tame Impala – The Slow Rush
A propos : La presse mainstream n’a finalement pas consacré Kevin Parker avec son quatrième album, et il s’agit plutôt d’une bonne nouvelle. En effet, l’Australien sera peut-être freiné dans sa course vers la gloire mais surtout, cela témoigne du caractère insaisissable de The Slow Rush, coincé entre le marteau des hits radiophoniques et l’enclume du psychédélisme tourmenté initial. Finalement, cet album qui ne pouvait que décevoir - question de contexte - est extrêmement touchant, merveilleusement produit et fort de mélodies imparables.
A conseiller si vous aimez : MGMT, The Flaming Lips.
1. The OST – s/t
A propos : Mystérieux Britannique, The OST a été particulièrement productif en 2020 avec un EP - légèrement moins abouti - et deux longs-format d’une qualité exceptionnelle. Sans la règle implicite de l’unique représentation d’un artiste dans ce classement, Per Manum aurait également pu s’inviter dans ce top 10, mais la première sortie de l’Anglo-Saxon, en février, reste un cran au-dessus. Rappelant l’univers de Boards of Canada tout en affirmant une véritable singularité, The OST joue avec les synthétiseurs et claviers pour convoquer des ambiances cotonneuses et puissantes qui invitent à la rêverie de manière profondément jubilatoire. Addictif, réellement.
A conseiller si vous aimez : Christ., Boards of Canada.
Tangents sur IRM - Site Officiel - Bandcamp
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The OST sur IRM
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- Sulfure Session #1 : Aidan Baker (Canada) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Sulfure Session #2 : The Eye of Time (France) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Aidan Baker + The Eye of Time (concert IRM / Dcalc - intro du Sulfure Festival) - Le Vent Se Lève (Paris)
- Nappy Nina & Swarvy - Out the Park
- Greg Cypher - Hello, I Must Be Going
- Hugo Monster feat. Paavo (prod. LMT. Break) - Checks In The Mail
- Bruno Duplant - du silence des anges
- Roland Dahinden performed by Gareth Davis - Theatre Of The Mind
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- Adrian Younge - Linear Labs : São Paulo
- Grosso Gadgetto - Addictive Substance Compilation
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- Taylor Deupree - Ash EP
- Tarwater - Nuts of Ay
- IRM Expr6ss #14 - ces disques de l’automne qu’on n’a même pas glissés dans l’agenda tellement on s’en foutait : Primal Scream ; Caribou ; Tyler, The Creator ; Amyl and the Sniffers ; Flying Lotus ; The Voidz
- Simon Fisher Turner - Under The Arches
- Hochzeitskapelle - We Dance EP
- Bruno Duplant - du silence des anges