Lorsqu’un artiste a multiplié les collaborations avec The National, The Third Eye Foundation et Matt Elliott, Shannon Wright, Bon Iver ou Zu, il va sans dire que son curriculum vitae suscite l’intérêt. Néanmoins, en marge de ces associations, c’est surtout en solitaire que David Chalmin s’était fait remarquer. Après avoir suivi une formation classique, le Français a répondu aux nombreuses commandes de films et festivals.

Rien qu’en 2019, il a composé une pièce pour orgue dans le cadre du festival nantais Variations et une autre pour 100 pianos à la Philharmonie de Paris. Deux ans auparavant, il assurait également la composition d’une oeuvre présentée au Festival Pâques de Deauville mêlant un ensemble baroque et des éléments électroniques.

C’est dans cette dernière veine que le Français se présente avec La Terre Invisible, premier album signé sur le label Ici D’Ailleurs. Entièrement instrumental, ce disque explore les différents recoins de l’infiniment petit, se concentrant sur les territoires en friche et souvent désolés. Minéral à souhait sur l’introductif A L’Aube, l’univers de David Chalmin peut également être plus sombre, à l’instar d’un Matière Noire débutant par des drones écartant toute idée de mélodie pour basculer progressivement vers un univers onirique plus réjouissant mais toujours hanté.

Expérimentale, l’ambient déclinée sur ce disque n’est pas sans rappeler les sonorités affectionnées par Andy Stott ou Pye Corner Audio, bien que ce dernier se situe plutôt dans un au-delà gigantesque que dans les miniatures déclinées par un David Chalmin qui propose ici une danse cérébrale minimaliste et transcendante du plus bel effet.