Ô Lake - L’Etage (Rennes)
le 6/02/2019
Ô Lake - L’Etage (Rennes)
Une semaine après la sortie officielle de son premier album, Ô Lake venait le défendre sur la scène rennaise de L’Etage. Et si quelques réglages sonores perfectibles et le principe du concert gratuit attirant autant les fans que les distraits discutant au fond de la salle ne rendaient pas les conditions optimales, le public a été comblé.
Lors de cette tournée, Ô Lake oscille entre deux formules : l’une où Sylvain Texier propose des "concerts au casque" avec une structure resserrée autour de son piano, et l’autre où il convie un trio de cordes. C’est dans ce dernier format que le groupe se présentait hier, ce qui n’a pas empêché le musicien de jouer quelques titres en solitaire au piano, se rapprochant alors de l’univers d’un autre breton, Yann Tiersen en l’occurrence.
En dehors d’un Sylvain Texier placé de biais derrière son piano, le trio de cordes (violon, alto et violoncelle) faisait donc face au public tandis qu’un percussionniste et un claviériste étaient placés à chacune des extrémités de la scène.
Et c’est une plongée de près d’une heure dans un univers mélancolique que ceux-ci ont proposé aux spectateurs. Certes, le show est encore en rodage, en témoignent quelques transitions durant lesquelles les musiciens communiquent pour peaufiner le rendu ou cette interruption d’une poignée de minutes pour régler un problème technique contraignant le groupe à recommencer un titre après avoir recherché (et trouvé) l’origine d’une panne semblant être liée à un branchement défectueux.
Ces imperfections sont néanmoins anodines et il en faudrait davantage pour que le spectateur quitte le monde onirique vers lequel il est propulsé. Et à l’image des percussions parfois granuleuses qui accompagnent les solos de piano, Ô Lake a beau lorgner vers un néo-classique subtil façon Max Richter - surtout lorsque les cordes opèrent - les compositions ne se départissent jamais d’un aspect grinçant totalement assumé.
Comme si la grâce et la beauté - atteignant hier son point d’orgue sur le renversant Epilogue final où les cordes se font plus puissantes que jamais - ne pouvaient être totalement réelles et nécessitaient d’être pondérées par un contrepoint. Ô Lake est un projet profondément humain et cette itinérance entre mélancolie et allégresse, convoquant autant la tristesse que la beauté, est aussi complémentaire que fidèle au contenu de Refuge, l’auditeur étant toujours attiré vers le précipice de ses propres tourments.
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Il était attendu ce premier album d’Ô Lake. Il faut dire que Sylvain Texier, l’homme qui se cache derrière ce pseudonyme, a parcouru du chemin depuis l’époque où, en digne fan invétéré de Radiohead, il s’adonnait à la création d’ambiances mélancoliques.
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