The Chemical Brothers - No Geography

1. Eve Of Destruction
2. Bango
3. No Geography
4. Got To Keep On Voir la vidéo The Chemical Brothers - Got To Keep On
5. Gravity Drops
6. The Universe Sent Me
7. We’ve Got To Try
8. Free Yourself
9. MAH
10. Catch Me I’m Falling

2019 - Rough Trade

Sortie le : 12 avril 2019

The Chemical Brothers

Les Chemical Brothers n’ont clairement pas besoin que nous relayions leurs productions pour hanter ces dancefloors qui revendiquent une étiquette underground tout en cédant volontiers à la première hype venue. C’est que les deux Britanniques, loin de partager des compositions particulièrement accessibles à première vue, bénéficient d’une notoriété (et parfois d’une indulgence, on pense notamment à quelques lives poussifs mâtinés d’expérimentations nombrilistes) leur permettant de faire à peu près ce qu’ils désirent.

Avec No Geography, c’est une fois de plus le cas. Et à nouveau, il y a à boire et à manger sur ce disque, le neuvième de leur discographie. Sonnant comme l’ouverture d’un live, voire d’une prestation de DJ, avec un diptyque Eve of Destruction/Bango dénué de transition, Tom Rowlands et Ed Simons laissent ensuite retomber la tension l’espace de quelques instants, pour mieux la réinviter avec deux des titres les plus évidents et aboutis de ce disque : No Geography, spoken word, nappes new wave, rythmique martiale et relents oniriques à l’appui, convoque le spectre de Come With Us tandis que Got To Keep On, dans une veine toutefois plus mélodique, devrait rejoindre les Hey Boy Hey Girl, Go ou Out Of Control parmi ces titres attendus par le public pour remuer sur le dancefloor lors des performances scéniques du duo.

Il n’est jamais bon signe d’évoquer autant la scène lorsque l’on chronique un disque. No Geography n’est en effet pas totalement abouti, et quelques titres plus poussifs le composent, à commencer par un MAH qui semble convoquer le meilleur de la dance des années 90 sans parvenir à éviter le piège de la nostalgie datée, ou l’anecdotique Catch Me I’m Falling final, là où les Chemical Brothers nous avaient habitués à soigner leurs sorties.

En somme, après une première partie convaincante, la seconde moitié de No Geography fait du surplace, entre quelques moments bien sentis comme ce We’ve Got To Try, fusion entre trip-hop et big beat, ou Free Yourself, classique qui serait totalement imparable s’il ne frôlait pas l’auto-caricature. Difficile d’évaluer ce disque tant il peine à convaincre au niveau de sa cohérence - un défaut régulier du duo - et apporte peu à une discographie brillante, tout en proposant quelques fulgurances quasi-jouissives confirmant que les Britanniques sont - surtout - une machine à tubes...


( Elnorton )



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