Top albums - novembre 2018

Dernier bain de nouveautés avant nos bilans de 2018, cet ultime classement mensuel de l’année devrait faire repenser plus d’une liste : au contraire d’un mois de décembre où les sorties indispensables se comptent sur les doigts des deux mains (de Monsieur Saï à Hammock an passant par Undermathic, Automatisme/thisquietarmy, Curly Castro, La Tène ou Hprizm), novembre était un cru à ne pas prendre à la légère ou traiter par-dessous la jambe.




Nos albums du mois






1. Emilie Zoé - The Very Start


"The Very Start est le deuxième album d’Emilie Zoé. On retrouve la grande mélancolie de son aîné, les ambiances majoritairement ciel de traîne mais cette fois-ci, la guitare est bien plus féroce et tourmentée (le passage par Autisti a sans doute laissé des traces). Pourtant, le maître-mot à l’œuvre là-derrière reste la simplicité. Aucune fioriture ne vient empêcher l’éclosion des émotions, dans toute leur complexité. Une guitare, une batterie, quelques claviers et surtout, la voix, suffisent à planter quelque chose de persistant derrière les yeux. À poil, débarrassée des dernières strates qui faisaient encore armure, il n’y a plus aucun filtre, aucune épaisseur superflue pour empêcher la musique d’atteindre les atomes de l’auditeur et cela participe pour beaucoup à la relation très particulière que l’on entretient avec le disque : on a souvent l’impression que ces chansons ont toujours été là et qu’elles nous ont beaucoup accompagné dans les moments spleeniques et renfrognés qu’elles habillent avec beaucoup de justesse."


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(leoluce)





2. Anguish - Anguish


C’est la réunion de musiciens la plus inattendue de l’année et peut-être la plus réussie. Trois univers, une ambiance. La synthèse des méditations torturées de ces cerveaux pleins de doutes. Une même angoisse, restituée dans un rap puissant, fougueux et incomparable. Au micro et aux machines, on retrouve Dalëk, au synthé et à la voix, Hans Joachim Irmler des cultissimes krautrockeurs Faust, et le noyau dur de Fire ! et Fire ! Orchestra dont on vous rapportait tout récemment encore les faits d’armes à L’International, Mats Gustafsson (saxo, électronique) et Andreas Werliin (batterie, percus). Un mélange de rap dystopique, de prog rock barré et de free jazz débridé pour un cocktail explosif et plutôt pessimiste en ces temps de crise. Vibrations plante le décor, sans un mot, avec des nappes de synthé opaques, parées des enluminures rugueuses du saxophone de Gustafsson. L’album s’ouvre doucement. Puis, avec Cyclical/Physical, la batterie fait son entrée. La puissance du rock, la nuance du jazz, la précision du hip hop. Ce sera sur ce rythme massif et lent que se structurera le phrasé appuyé de Will Brooks. Ça se déroule, jusqu’au bout, dans cette veine hargneuse et sublime. Une œuvre édifiante, que l’on n’aurait même pas imaginée, et que ce collectif improbable a réalisée, pour nous couper le souffle.


(Le Crapaud)





3. Unsung - An Interior History


"Steven Miller renoue avec l’ambition introspective et les sonorités jazzy de Young Man sur ce nouvel album d’une luxuriance musicale définitivement peu commune dans le hip-hop. Entre lyrisme cinématographique, crescendo martial et anxiété free jazz, l’instru Dawn en intro donne le ton, et la suite hisse le cratedigging atypique d’Unsung au rang d’art de l’enluminure, brassant grooves exotiques, poudroiements oniriques et cordes surannées (le venteux Through the Woods, qui pourrait être la suite de ce bijou lynchien), méditations asiatisantes et bourdons entêtants (l’irrésistible Bowl of Honeydew) ou encore sérénades insulaires et chillwave narcotique (Directions).
En guise de fil d’Ariane, le storytelling de l’Américain déploie une multiplicité d’échelles où les petites histoires côtoient grands questionnements et menues confusions d’un quotidien aliénant, récit d’une journée comme les autres (ou pas ?) dont les sinuosités président aux constantes mutations des compos, souvent au sein d’un même morceau. Est-on ici-bas pour s’interroger, vivre dans l’instant, aspirer à autre chose, voir plus grand, suivre le mouvement, penser par soi-même et en souffrir plutôt qu’en tirer un quelconque réconfort, laisser le sommeil de la raison et l’engourdissement des émotions nous porter du berceau au tombeau, vivre intensément et avec passion quitte à s’en brûler les ailerons... un peu tout ça ? An Interior History est peut-être bien le petit traité de philosophie musicale qui aidera un jour Steven Miller à trouver sa propre réponse à ce bouillonnement sub-crânien."


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(Rabbit)





4. Robin Foster - Peninsular II - The Bridge


"Robin Foster le dit lui-même, il cherchait "un prétexte" pour donner à Peninsular une suite. La commande de la communauté de communes "Presqu’île de Crozon Aulne Maritime" est donc tombée à point nommé, et Peninsular II - The Bridge a été pensé comme l’illustration sonore d’un documentaire dont la thématique principale est - forcément - la péninsule de Crozon. Le Britannique dispose désormais d’une certaine assise et, après cinq albums essentiellement instrumentaux basés sur un post-rock mélancolique, sa "patte" s’affirme et certains de ses tics de construction viennent rapidement à l’esprit de l’auditeur. L’artiste utilise toujours les mêmes ingrédients - pas de révolution en vue, donc - mais la recette varie toujours.
La nature semble, encore une fois, être la source d’inspiration majeure du musicien. Seul le plus brut Empyrean de l’an passé semblait faire exception. De cette époque, il reste bien quelques résidus et Kraozon met en scène des guitares plus robustes accompagnant des synthétiseurs emplis de spleen tandis que le Lynchien La Forêt est fait de cette même énergie.
En revenant à des considérations plus proches de ses trois premiers albums, mariant son post-rock à un synthétisme magnétique, Robin Foster trouve une nouvelle fois la formule pour nous entraîner dans un voyage cérébral doux et raffiné."


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(Elnorton)





5. aYia - aYia


Comme nous vous l’indiquions il y a quelques semaines, le premier album d’aYia, trio islandais signé chez les incontournables Bedroom Community, était très attendu. Il faut dire qu’avec les quelques titres lâchés au compte-goutte durant l’année écoulée et les concerts donnés, nous ne prenions pas trop de risques à l’imaginer déjà dans la cour des grands, ce que ces neuf titres enfin dévoilés nous ont confirmé.
aYia est un groupe faiseur d’ambiances, à coups de synthés et d’électro aux pointes futuristes, où il n’est pas question de s’attendre à trouver des envolées lyriques. Non, ici, le maître-mot pourrait bien être la retenue : un chant cristallin sur le fil, des rythmiques toujours à la limite, et un arrangement sonore subtilement complexe. Mais attention, les atmosphères ne sont pas franchement festives mais plutôt dramatiques et tendues, avec des échos industriels donnant l’impression d’une quête, désespérée peut-être, pour retourner à la nature.
Au-delà même de l’aspect musical, les Islandais jouent aussi sur les visuels, dans leurs clips comme sur scène, usant de masques, de formes géométriques ou d’images de l’espace (cf. la vidéo sublime de Sparkle), accentuant ainsi grandement la sensation de claustrophobie qui nous prend, parfois, à l’écoute de leur album. En tout état de cause, ils se savaient attendus, aYia ne nous a pas déçus !


(Spydermonkey)





6. Randall Dunn - Beloved


"Membre des très mystiques et mélangeurs Master Musicians Of Bukkake et ingé-son renommé, Randall Dunn n’a besoin de personne pour nous embarquer dans de fabuleux voyages mentaux aux majestueux paysages lunaires et ravagés.
Pour Ambarchi et O’Malley, le New-Yorkais tenait les claviers sur l’halluciné Shade Themes From Kairos aux impressionnants crescendos de tension hypnotique et d’errance cauchemardée. Un album avec lequel ce Beloved a plus d’un point commun, si ce n’est qu’il s’avère encore plus magnétique dans ses textures et ambivalent dans ses influences, capable de mêler ambient vocale au chant planant, déstructurations électroniques et incursions free jazz sur le fantasmagorique Something About that Night avant de décliner sur les 9 minutes ésotériques de Theoria : Aleph un dark ambient de purgatoire pour cordes capiteuses et chœurs synthétiques gutturaux.
Cette ambition libertaire, le line-up du disque s’en fait le reflet, du génial clarinettiste jazz/ambient Jeremiah Cymerman sur deux titres à l’Islandais Úlfur Hansson (guitare) remarqué dans nos pages l’an dernier. Quant à Randall Dunn, ses synthés analogiques aux textures mouvantes et organiques contribuent tout autant à donner chair à ces méditations sur "l’angoisse, la paranoïa, différentes nuances d’amour, différentes prises de conscience de la mortalité", une allégorie de nos parcours de vie chaotiques et changeants et de leur influence sur nos personæ mais surtout un chef-d’œuvre de musique expérimentale accessible et captivante."


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(Rabbit)





7. Kælan Mikla - Nótt Eftir Nótt


2018 sera définitivement l’année de la confirmation pour Kælan Mikla, repérées il y a quelques mois par Robert Smith qui leur a personnellement proposé de jouer lors du concert des 40 ans de The Cure - il y a pire comme parrainage. Il faut dire qu’au fil des albums, le trio islandais a poursuivi sa route dans une dark-wave punk et aura mis tout le monde d’accord avec Nótt Eftir Nótt. Elles font d’ailleurs partie des récents gagnants des Kraumur Awards, sorte de prix islandais visant à renforcer et promouvoir la scène locale.
C’est une confirmation, donc, mais certainement pas une révélation, le groupe ayant déjà deux albums de grande qualité à son actif (que nous évoquions dans nos pages l’année dernière), et ses membres mènent également divers projets qui ne peuvent laisser de marbre, c’est donc logiquement que nous retrouvons leur troisième disque dans ce top. La recette, pourtant simple sur le papier - les nappes de synthé de Sólveig Matthildur s’emparant de chaque recoin, relevées d’une ligne de basse et martelées de rythmiques minimalistes, le tout enrobant le chant possédé de Laufey Soffia - comportent son lot d’épices subtiles et savamment dosées afin d’éviter de tomber dans l’écueil de l’ennui. Cela se traduit par exemple par des apparitions aux chœurs de Margrét Rósa (basse) sur Nornalagið, ou encore l’hymne acid-dance Skuggadans, à mi-parcours, d’une efficacité déconcertante en live - les filles étant par ailleurs de véritables bêtes de scène. S’il est difficile de retenir seulement quelques titres de cet album sans temps faibles, on relèvera tout de même Nótt Eftir Nótt, produit par Bang Gang, véritable supplication sur laquelle les claviers font de la place à une guitare au riff addictif.
Vous l’aurez donc compris : il suffit de goûter à Kælan Mikla une seule fois, pour ne plus pouvoir s’en passer tant cette troisième mouture, toujours plus ténébreuse, s’empare de nos tripes et de notre cerveau pour nous posséder pleinement.


(Spydermonkey)


Nos EPs du mois



1. Black Thought & Salaam Remi - Streams Of Thought Vol. 2 : Traxploitation


Quelques mois après un premier volet aux productions plus soul/psyché vintage confiées à 9th Wonder, connu pour ses collaborations avec Murs et Buckshot notamment, le MC de The Roots vient traîner ses rimes internes, son opiniâtreté vocale et ses courants de conscience engagés sur les beats de Salaam Remi, producteur notamment pour Amy Winehouse, Nas ou les Fugees entre deux ou trois trucs nettement moins avouables. Plus étoffé (9 titres pour 24 minutes, presque un mini-album), le résultat s’avère épique et groovy à souhait, infusé de blaxploitation avec ses basses rondes, son orgue et ses guitares à la Isaac Hayes (Fentanyl, qui n’aurait pas dépareillé sur le soundtrack de Luke Cage), ses wah-wah discrets, ses flûtes et cuivres cinématographiques (The New Grit, Streets), son romantisme à l’ancienne par moments (Conception), ses réminiscences des Roots forécement (History Unfolds) et ferait presque regretter que le Philadelphien ait attendu aussi longtemps pour se lancer en solitaire, cf. les sommets Soundtrack to Confusion et Get Outlined.


(Rabbit)

2. Pruven & Vast Aire - 777 vol. 2


"Encore un sequel, d’un EP plus récent cette fois (on en parlait ici). On ne change pas une équipe qui gagne, et le MC charismatique de Cannibal Ox s’est trouvé un alter-ego de talent en la personne du félin Pruven. Nouvelle réussite, ce 777 vol. 2 nous gratifie de deux productions forcément sombres et imparables du patron du Red Lotus Klan Scvtter Brvin, et un featuring groupé des deux inséparables stakhanovistes carnivores de l’underground new-yorkais dont on n’aura pas assez parlé cette année faute de temps, Boxguts et Jak Progresso."


(Rabbit)

3. Enablers - Pigeon Diaries


Trois ans après l’excellent The Rightful Pivot, Enablers revient avec 17 minutes d’un cadavre exquis sombre et introspectif qui nous ballade dans les rues graisseuses de cités métalliques. Depuis le ciel, on voit s’écouler les heures par le regard mélancolique du plus urbain des volatiles. Ce long titre composé par correspondance, à partir d’une ambiance à la guitare venue de Marseille et d’ailleurs (Joe Goldring), complété par le duo new-yorkais Sam Ospovat et Pete Simonelli, respectivement aux percussions et aux mots lentement articulés près du micro, a reçu sa dernière couche, appliquée au hasard (sans écouter les deux d’avant) à Oakland, avec les bidouillages brillants de Kevin Thomson. Le résultat : un halo pâle et lucide dans un post-rock réinventé. Un teaser efficace en attendant la suite...


(Le Crapaud)

4. Brycon - Shibui Beats


Basé sur des samples de vieux enregistrements de musique asiatique (indienne sur Pleat Street, ailleurs chinoise ou japonaise) ou des grooves vintage aux sonorités jazzy (Remedial Class Remedies), ce nouvel EP du Californien se réfère à la beauté simple et subtile évoquée par le terme japonais Shibui, que l’on peut traduire par "délicieusement acide" nous dit wikipédia. Entre la mélancolie des cordes traditionnelles nippones et les beats bruts de décoffrage, Poor Man’s Alphabet, l’une des plus longues de ces vignettes instrumentales du haut de ses 2 minutes 30 illustre à la perfection cette sensation, née du contraste entre les productions lo-fi, parfois glitchées (Hold Music) du beatmaker et ses sources à l’élégance anachronique, charriant des effluves tantôt pop, féériques (Please Don’t Trust Me) ou plus mystiques (The Simple Life).


(Rabbit)


Les bonus des rédacteurs



- Le choix de Rabbit : Cluster Lizard - Prophecy


"Désormais basés à Vienne, les Ukrainiens fondateurs de la fantastique écurie Kvitnu, Zavoloka et Dmytro Fedorenko (aka Kotra) ont choisi leur nouveau label, Prostir, pour nous dévoiler ce deuxième opus de leur projet Cluster Lizard, un peu plus d’un an après Edge Of The Universe.
Dans la lignée de ce premier album, Prophecy bourdonne, gronde et martèle dans un néant claustrophobe et menaçant, avec une dimension stellaire toutefois moins marquée et des textures plus que jamais au bord de l’effondrement voire de la désagrégation.
Poétiques - et prophétiques, donc ? - les titres empruntés à des poèmes de William Blake, Lord Byron et Rimbaud, au scénariste de SF Lex Gigeroff ou encore à l’écrivaine et activiste ukrainienne Lesya Ukrainka, évoquent dans leur ensemble la lutte, en des temps dramatiques, pour faire renaître un espoir fragile et voué à être ébranlé de nouveau. Toute ressemblance avec la triste actualité d’une nation tourmentée n’est évidemment pas fortuite..."


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- Le choix de Riton : Cult Leader - A Patient Man


Les fantômes de Gaza planent encore sur Cult Leader, 5 ans après une naissance douloureuse (les démêlés judiciaires de Jon Parkin, chanteur de Gaza) et la sortie d’un Lightless Walk très imprégné par la hargne et la négativité de l’énorme No Absolutes in Human Suffering, le frisson accru par l’empreinte vocale d’Anthony Lucero, faisant du quartet un groupe éminemment important et littéralement à part sur la scène hardcore internationale. Même recette pour ce A Patient Man mais les gourous de la mélancolie électrique prennent bien leur temps dans l’exercice de sublimation d’une violence dévastatrice parsemée subtilement de sensibilité et contemplation. Un chef-d’oeuvre qui tape fort au cœur et au corps !



- Le choix de Spydermonkey : GueuleNoire - Casse Poitrine


Avec une introduction clairement lynchienne sur Orphée, il était difficile de savoir à l’avance à quoi s’attendre de ce disque du duo français GueuleNoire. Avec une guitare au riff hypnotique et des soundscapes méticuleusement distillés, ce titre d’ouverture résonne comme une mise en bouche onirique, dont le riff sera repris sur le morceau suivant, Princesse, Réveille-toi !. Les tonalités post-metal commencent ici à se faire sentir, devenant de plus en plus prégnantes. Ça y est ! L’album est lancé !
Ce qui est bien avec ce Casse Poitrine , c’est qu’il ne tombe pas dans les clichés faciles des albums "post- quelque chose". D’ailleurs, peut-être que l’une des raisons vient de la composition même du groupe : un duo, le premier aux guitares / machines, le second à la basse. Tiens, pas de batteur ? C’est une chose assez incroyable, à dire vrai, tant on ne s’en rend pas compte à l’écoute. Bref, un duo qui fait du post, ce n’est pas si commun, et pourtant, il y arrive à la perfection, nous emmenant dans les confins d’un genre dont nous avons en fin de compte bien du mal à nous défaire.



- Le choix de leoluce : Litovsk - Dispossessed


On avait déjà beaucoup aimé l’éponyme de 2016 et le petit dernier laboure exactement le même sillon, celui d’un post-punk canal historique avec grosse basse arachnéenne, guitare contrite et horizon tourmenté. Quelques fleurs diaphanes photocopiées viennent remplacer le chien très noir du précédent et c’est vrai que Dispossessed s’avère un brin plus mélancolique que son aîné. Dans ses riffs spleeniques, son plurilinguisme anxieux (parfois déclamé en français, ce qui est nouveau) et son atmosphère générale ciel de traîne, Litovsk échafaude un album dans lequel on aime se rouler en chien de fusil pour interroger ce foutu temps qui passe en balançant ses stigmates partout - le béton froid des anciens Rêves Pavillonnaires, les sentiments, l’espoir - jusqu’à nous déposséder d’à peu près tout. Les dix morceaux trouvent immédiatement une petite place dans l’encéphale et incurvent la course de nos idées pour les rendre parallèles aux leurs. Et si on ne sait à peu près rien de ce groupe, on a pourtant l’impression de le connaître par cœur.




La playlist IRM des albums et EPs de novembre




15 titres pour l’ensemble des disques mentionnés dans ce bilan et un bonus de notre chouchou Christ., ça ira pour ce mois-ci, sachant que nos classements de fin d’année arrivent dans la foulée avec du grain à moudre pour les vacances qui se profilent :




Les tops 5 des rédacteurs



- Elnorton :

1. Robin Foster - Peninsular II - The Bridge
2. Unsung - An Interior History
3. J Mascis - Elastic Days
4. The Good The Bad & The Queen - Merrie Land
5. K-Conjog - Magic Spooky Ears
6. Seez Mics - Live Long Enough To Learn

- Le Crapaud :

1. Anguish - Anguish
2. The Great Sabatini - Goodbye Audio
3. Unsung - An Interior History
4. Amorce - Capella / Bête Patiente
5. Emilie Zoé - The Very Start
6. Seez Mics - Live Long Enough To Learn

- leoluce :

1. Emilie Zoé - The Very Start
2. Workin’ Man Noise Unit - It’s Not Nothin’
3. Savak - Beg Your Pardon
4. Litovsk - Dispossessed
5. Pylone - Silence
6. Saint Sadrill - Pierrefilant

- Lloyd_cf :

1. aYia - aYia
2. Dead Can Dance - Dionysus
3. Emilie Zoé - The Very Start
4. Robin Foster - Peninsular II - The Bridge
5. Kælan Mikla - Nótt Eftir Nótt
6. GueuleNoire - Casse Poitrine

- Rabbit :

1. Randall Dunn - Beloved
2. Objekt - Cocoon Crush
3. Maze & Lindholm - Where The Wolf Has Been Seen
4. Cluster Lizard - Prophecy]
5. Anguish - Anguish
6. Sabiwa - 輪 迴

- Riton :

1. Cult Leader - A Patient Man
2. Unsung - An Interior History
3. Anguish - Anguish
4. Ævangelist - Matricide in the Temple of Omega
5. Aver - Dressed For CCTV
6. Randall Dunn - Beloved

- Spoutnik :

1. Anguish - Anguish
2. Unsung - An Interior History
3. Jam Baxter - Touching Scenes
4. V Don & Dark Lo - Timeless
5. Benny The Butcher - Tana Talk 3
6. Aver - Dressed For CCTV

- Spydermonkey :

1. aYia - aYia
2. Kælan Mikla - Nótt Eftir Nótt
3. Emilie Zoé - The Very Start
4. Robin Foster - Peninsular II - The Bridge
5. GueuleNoire - Casse Poitrine
6. Benny Crespo’s Gang - Minor Mistakes


Articles - 15.12.2018 par La rédaction
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