Wild Times - The Wanderers EP
Lorsque résonnent les premières notes de The Wanderers, tout semble déjà dit. Voici une nouvelle formation capable de pondre une charmante mélodie basée sur la répétition d’un gimmick addictif, mais qui ne pourra vraisemblablement pas se renouveler faute de subtilité tant elle semble taillée pour les ondes FM.
Que nenni. Une fois passées les trente premières secondes, l’ambition des Parisiens apparaît clairement, et l’étendue du champ de leurs possibles s’avère bien plus large qu’elle ne semblait l’être a priori. Plus sombre que ce que l’on aurait pu le soupçonner, The Wanderers ne se départit pour autant jamais de cette électricité solaire mais contenue résumant parfaitement l’ambigüité des émotions qui se dégagent de l’écoute des trois titres qui composent ce premier EP.
I.L.W.Y, sans jamais se départir de la dimension radieuse et parfois aguichante – sans que cela ne soit à prendre dans son sens négatif tant la démarche reste authentique – constitue probablement le titre le plus subtil, une certaine mélancolie pouvant émerger sans que l’auditeur ne puisse s’y attendre.
Season laisse apparaître, entre plusieurs couches accessibles et fondamentalement pop, des accords de piano plus hantés que ne renierait probablement pas Nick Cave, lequel n’a rien à voir avec le Mike Cave qui a masterisé la galette à Liverpool. Ce curieux mélange n’apparait toutefois que de manière ponctuelle puisqu’il faut bien avouer que l’essence même des compositions du combo parisien lorgne bien plus vers une insouciance libertaire que sur des horizons lugubres et endeuillés.
Cette livraison initiale n’est pas sans rappeler, au moins dans l’approche et l’état d’esprit, les aînés versaillais de Phoenix, la gamme vocale d’Antoine Bretillard mâtinée de réverbération se rapprochant parfois de celle de Thomas Mars. Il conviendra par ailleurs de saluer la polyvalence du combo, également engagé dans la diffusion de cet EP qui constitue la première sortie du tout nouveau label Wild Times Records dont il est à l’origine.
Ceux qui vivent « dans un monde de sauvages », prétendent que le pseudonyme de leur formation « annonce une mer houleuse » et assurent que « plutôt que de désespérer, on préfère crier haut et fort ce qui nous frappe en plein cœur » réussissent, tels les chasseurs qui prennent le nom de l’EP, à retourner leur arme vers leur cible : ici, c’est bien l’auditeur qui est frappé en plein cœur par la liberté de ton et l’inspiration des Parisiens.
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