Le streaming du jour #1621 : Enrico Coniglio & Matteo Uggeri - ’Open To The Sea’
N’y allons pas par quatre chemins. Open To The Sea est l’un des disques essentiels de ce cru 2017 en matière d’ambient hédoniste. Le mérite en revient évidemment à ses deux auteurs, Enrico Coniglio et Matteo Uggeri, mais également à l’incontournable label Dronarivm pour avoir rendu cette collaboration accessible aux initiés.
Clairement, Open To The Sea n’est pas assez consensuel pour s’attirer les faveurs du grand public. Certes, de manière quasi-permanente apparaît un piano dont les accords espacés et évanescents contribuent à ce rythme lent qui ne rend l’ensemble que plus mystique. Mais il n’y a pas de chaloupe dans les enchaînements, pas plus que d’apparition d’arrangements de cordes qui n’auraient d’autre objectif que de décrocher des larmes fantaisistes chez l’auditeur.
De la même manière, les apparitions vocales féminines, à l’instar de celle qui voit Violeta Paivankakkara émerger contre vents et marées - ou plutôt contre trompette et batterie - sur I Am The Sea, ne jouent pas la carte de la sensualité. Le charme opère pourtant, mais il touche l’auditeur comme le font ces esprits discrets qui ne sont pas tout à fait conscients de leur inestimable valeur et qui ont alors tendance à se dévaloriser.
Open To The Sea est-il le disque de deux génies qui s’ignorent ? De deux artistes qui manquent de confiance en eux ? Ou tout simplement de personnes humbles ? La vérité contient probablement un soupçon de chacune de ces hypothèses. Toujours est-il que les Italiens ont accouché de ce disque suite à un long échange de mails qui leur a permis de définir la couleur de cet enregistrement.
Celle-ci est assurément claire. Parfois même transparente à défaut d’être anecdotique. Légères, les nappes analogiques et synthétiques se superposent et flottent dans l’air, défiant le temps qu’elles suspendent sans rougir. Membre de la formation de post-rock électronique Sparkle In Grey ou en duo avec Icci au sein du projet Der Einzige, le batteur-trompettiste Matteo Uggeri épouse le savoir-faire électronique d’Enrico Coniglio pour ce qui constitue leur première collaboration.
Open To The Sea s’ouvre surtout sur le cœur de l’auditeur. Elle ne le frappe pas, mais le caresse. Elle se dirige en tout cas directement vers lui en multipliant les approches, allant du jazz-ambient industriel sur un Floating Metal Sheets dominé par trompettes et trombone au minimalisme tourmenté par les violons de Dutch Street Theatre en passant par les drones néoclassiques hantés par des field recordings vocaux du brillant Jessaias De Reduire Mes Medicaments dont l’orthographe du titre constitue finalement la seule approximation de cet enregistrement essentiel.
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