Le streaming du jour #1662 : Sea Pinks - ’Watercourse’
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Depuis septembre 2010 et la sortie de Youth Is Wasted, Sea Pinks s’est étoffé. Initialement projet solo de Neil Brogan, alors batteur de Girls Names, ce dernier s’est finalement entouré d’autres musiciens pour concocter une demi-douzaine de disques.
Surtout, celui qui assure les parties de guitare et le chant dans ce nouveau projet a cessé ses activités au sein de Girls Names depuis 2013. Assisté par Steven Henry à la basse et Davey Agnew à la batterie, Neil Brogan a donc donné la priorité à la power-pop de Sea Pinks.
Watercourse, la cuvée 2017 d’un trio qui dévoile une publication annuelle depuis 2010, devait initialement être un court-format, le Nord-Irlandais affirmant que Sea Pinks est avant tout un "groupe à singles". Réunis à Belfast durant l’été 2016, l’inspiration étant au rendez-vous, les morceaux se densifient aussi bien quantitativement que qualitativement, si bien qu’une paire de mois plus tard, le groupe dispose de seize titres dont il retiendra les dix qui composent cette nouvelle mouture.
Un disque qui fait du mouvement l’une de ses préoccupations centrales, Neil Brogan affirmant que "les titres de la face A concernent tous la notion de mouvement. Ils sont oniriques et le rythme est plus soutenu. La face B porte davantage sur le fait de rester statique, que cela concerne le lieu ou le temps". Effectivement, à partir de How Long Must I Be Denied, Watercourse s’oriente vers quelque chose de plus brut rappelant aussi bien Real Estate que Parquet Courts.
Ce mouvement décrit par Neil Brogan semble surtout apparaître sur la première partie comme une élévation vers les cieux. Au-delà de toute question spirituelle, l’ambiance est alors planante et presque flottante, tout en utilisant des matériaux assez classiques, se rapprochant même de la britpop sur un Into Nowhere qui pourrait avoir été composé par Noël Gallagher.
La seconde partie est plus terre-à-terre, sans être pour autant dénuée de subtilité. L’impact du questionnement identitaire que connaît le Royaume-Uni apparaît plus que jamais et, à défaut des mods ou de la petite bourgeoisie, c’est la voix de la classe intermédiaire, celle des employés qui perdent de plus en plus leur voie, qui est défendue.

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