Benjamin Biolay - Volver
Benjamin Biolay fait partie de ces artistes que l’on apprécie particulièrement dans les couloirs de la rédaction. De Rose Kennedy à Trash Yéyé en passant par Négatif et A L’Origine, le Lyonnais avait bâti une discographie haute en couleur, à peine écornée en 2011 par l’insipide Vengeance.
1. Volver
2. ¡Encore Encore !
3. Le Nuage
4. Mala siempre
5. Happy Hour
6. La Mémoire
7. Roma (amoR)
8. Hypertranquille
9. Ça vole bas
10. Arrivederci
11. Pardonnez-moi
12. Sur la comète
13. L’Alcool, l’absence
14. Avec le temps
15. Hollywood Palermo
Heureusement, l’an passé, sans tout à fait atteindre les cimes de certains des chefs-d’oeuvre précités, Palermo Hollywood permettait à Benjamin Biolay de renouer avec cet univers désarmant fait de simplicité, de mots susurrés et d’arrangements merveilleux pour (largement) emporter la mise.
Un an plus tard, il convient de reconnaître que la sortie de Volver s’accompagnait de véritables craintes tant les premiers extraits nous faisaient craindre que l’artiste ne s’oriente vers le versant le plus pénible et le plus complaisant de son répertoire avec un second tome de ses pérégrinations sud-américaines bien moins délicat que Palermo Hollywood.
Ces doutes étaient fondés. Si la réécoute de Volver permettra probablement de dégager certains morceaux au potentiel de "growers", à l’instar de ce Roma Amor découvert il y a plusieurs mois et qui une fois digérés les excès d’emphase dévoile un charme indéniable, ou ce ¡Encore Encore ! en duo avec Chiara Mastroianni où l’instrumentation latino-rock se mêle à quelques excès d’onanisme incarnés par les acclamations captées d’un public que l’on imagine dévoué à la cause du Lyonnais, mais qui n’en demeure pas moins percutant.
Il y a donc des titres réussis sur Volver, à l’image également de La Mémoire où les cordes frottées subliment l’instrumentation downtempo et la retenue du chant et Le Nuage qui, sur une instrumentation minimaliste permettant alternativement aux percussions, choeurs féminins et vents de s’imposer, voit Benjamin Biolay s’adonner à un spoken word hanté par sa voix rauque du plus bel effet, rappelant la production plus sèche d’A L’Origine. Piano et cordes frottées constituent les ingrédients essentiels de la délicate reprise d’Avec Le Temps où, Benjamin Biolay sachant à quelle montagne il s’attaque, fait l’économie d’un jeu émotionnel trop avenant.
C’est probablement cette tendance à surjouer qui constitue l’écueil principal de Volver. Benjamin Biolay se fait plaisir mais nous oublie en chemin. A l’instar d’Hypertranquille dont le vocoder insupportable gâche une instrumentation qui aurait pourtant pu être élégante dans un autre contexte - comme quoi ce n’est pas le génie du Français qui lui fait ici défaut - le mauvais goût ne nous est pas épargné. Ses collaborateurs n’apportent pas de réelle plus-value, surtout pas lorsqu’ils déversent un rap mainstream du plus mauvais effet qui arrive le plus souvent comme un cheveu sur la soupe pour gâcher des morceaux pourtant pas si mal engagés. Il serait donc faux d’affirmer que Biolay ne tente rien, celui-ci multipliant même les contre-pieds, mais ces tentatives ne sont que très rarement fructueuses. Pire, les influences latino qui permettaient d’apporter une diversité bienvenue à Palermo Hollywood plombent parfois d’entrée certains titres (Pardonnez-Moi).
Volver n’est donc pas aussi insupportable que les premiers extraits auraient pu le laisser craindre, mais il est peu probable que l’on en garde autre chose qu’une poignée de titres. En cette première moitié d’année, parmi ces artistes placés à juste titre sur un piédestal lorsque notre webzine n’en était qu’à ses balbutiements, Benjamin Biolay est le second, après Gorillaz, à nous proposer un disque profondément indigne de son talent. Aucun d’entre eux ne semble avoir eu envie de composer un disque digeste et cohérent puisqu’il n’est même pas question d’un manque d’inspiration mais d’orientations douteuses tutoyant trop souvent le mauvais goût.
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Il y a déjà près d’un an, lorsque Benjamin Biolay évoquait la sortie de Palermo Hollywood, l’enthousiasme était empreint d’un certain scepticisme. C’est-à-dire que, depuis près d’une décennie, les compositions du Lyonnais semblaient suivre une pente descendante.
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