Le streaming du jour #1561 : Robin Foster - ’Ghost OST’
Il est toujours difficile de savoir où placer le curseur avec les artistes que l’on adore. Surtout lorsqu’ils ne jouissent pas tout à fait de la notoriété qu’ils méritent, bien que cette assertion commence - on ne peut que s’en réjouir - à être caduque s’agissant de Robin Foster.
L’opulence n’est pas toujours la meilleure recette pour convaincre. Et l’excès d’éloge peut parfois conduire à l’effet inverse. On le perçoit assez aisément au quotidien. Ne sont-ce pas l’inattendu et l’incertitude qui génèrent l’enthousiasme ?
De même, n’est-il pas ridicule de relayer chacune des sorties, même les plus mineures, de ces artistes qui nous tiennent à cœur ? Peut-être. Mais lorsqu’elles sont toujours d’une telle qualité, pourquoi s’en priver ?
Robin Foster, dont nous encensions l’envoûtant Empyrean sorti en début d’année, affectionne de plus en plus l’exercice de la bande originale. Après Metro Manila en 2013, Good Luck Algeria en 2015 et un Anthropoid désormais accessible en streaming l’année suivante, le Finistérien d’adoption est dorénavant un habitué de la démarche.
Il serait dommage, il est vrai, de se priver de la perspective d’associer à des images animées les odyssées hésitant toujours entre post-rock et ambient dont il est le génial orfèvre. Ghost, la bande originale du court-métrage de JP O’Brien’s, ne fait pas exception à la règle.
Entièrement instrumental et composé de cinq pistes, Ghost verse clairement du côté le plus mélancolique du répertoire de l’artiste. Et il ne s’agit pas seulement d’une mélancolie de façade, comme pourrait le laisser penser ce terme parfois dénué de son sens originel. La dépression guette l’auditeur, qui sent son cœur se nouer lorsque des drones clairs et étirés hantent Murrungurk.
Comme souvent chez Robin Foster, tout est fait d’oscillation et de réverbération. Sans avoir vu le court-métrage, la menace que représente l’approche de contrées inconnues (Embers), l’appel à la mutualisation des ressources amicales (Ghost) et l’angoisse de séparation (Departed) semblent en constituer des thèmes essentiels si l’on se base sur sa bande originale. En guise d’affiche graphique du film se présente un homme de trois-quarts dos, le visage et l’épaule peinturés, le regard plongé vers le lointain d’une mer agitée. Entre bravoure et crainte, dans une démarche de survie, à l’image finalement du contenu sonore de Ghost.
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