En 2015, AVEC délivrait le prometteur EP Heartbeats. Il lui aura fallu deux ans de plus pour accoucher d’un premier long-format qui lui permet de confirmer les espoirs placés en elle.

Sans disposer d’une voix hors du commun et malgré l’aspect resserré des instrumentations, l’Autrichienne séduit pour sa capacité à se centrer sur ce qui reste essentiel lorsque l’on propose une pop mélancolique comme la sienne : les mélodies.

Inévitablement, les arpèges tiennent une place fondamentale sur What If We Never. Souvent cristallins, ceux-ci ne manquent alors pas d’évoquer l’humeur de The National (Darling). L’artiste parvient à éviter l’écueil de l’excès d’emphase, bien qu’elle se rapproche dangereusement de ce fil ténu sur un Bones plus aguicheur.

Les fidèles de la première heure retrouveront Heartbeats, sa rythmique chaloupée et ses envolées de cordes sur lesquelles la chanteuse adopte un ton plus grave qui rappelle Robyn au-delà même du titre du morceau qui pourrait faire écho au Every Heartbeat de la Suédoise.

La pop-folk de la germanophone qui choisit, pour panser ses plaies, de s’exprimer dans la langue de Shakespeare, n’est donc pas de celles qui feront fuir les nuages qui assombrissent le ciel viennois. Elle servira cependant de point de repère à tous ceux qui traversent une période tourmentée et se reconnaîtront dans ces pop songs tristes dont la vocation thérapeutique ne fait pas l’ombre d’un doute.