Le streaming du jour #1477 : Matt Christensen & Eric Eleazer - ’Longform Improv’
Le mois de janvier n’est pas fini que Matt Christensen affiche déjà deux sorties au compteur, restant dans la moyenne d’un cru 2016 où quantité rimait avec qualité pour le songwriter et guitariste de Zelienople.
Plus qu’à l’americana du chouette Silk oscillant entre ferveur folk (Heavy Eyes Don’t Dream) et blues hanté plus saturé (Moving Target, I Turned Beautiful Too) pour un résultat somme toute relativement classique malgré les synthés atypiques de l’opiacé Silence Is King, on s’intéressera en particulier à cette collaboration du Chicagoan avec Eric Eleazer, claviériste de feu The Chevrons, son groupe hommage aux BOs des films de David Lynch et croisé aux synthés et/ou à la batterie sur quelques-unes de ses récentes sorties solo (notamment l’excellent There Was A Line et dans la foulée A Lighted Year In View).
Ouvrant sur 3 minutes de fuzz assez noisy avec quelques coups de cymbales semblant annoncer le drame à venir comme dans une pièce de théâtre japonais, cet album d’improvisation enregistré en prise directe s’avère par la suite bien plus méditatif que ce à quoi cette intro nous avait préparés, le drone sci-fi à reverb de guitare d’Improv 2 faisant néanmoins grimper la tension le temps d’un crescendo de distos menaçantes aux deux tiers du morceau. Cascades d’arpèges embrumés et nappes de synthés rétrofuturistes sur Improv 3 ou trémolos oniriques sur fond de bourdon statique sur un Improv 5 presque psychédélique, la quiétude de l’ensemble ne sera par la suite interrompue que par l’inquiétant Improv 4 dont les pulsations de synthé lo-fi soutiennent les pérégrinations hallucinées d’une guitare saturée.
Dit comme ça, ça n’a l’air de rien, mais comme souvent avec l’Américain tout est question d’atmosphère et de restitution d’un état second qui doit beaucoup aux sensations laissées par ces rêves surréalistes où tout semble plus vrai qu’au réveil, et à ce petit jeu les deux compères ont toute l’alchimie nécessaire pour nous emporter au gré de leurs fantasmagories et faire de ce Longform Improv l’un des très beaux voyages soniques de ce début d’année :
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