En marge de la sortie de A Moon Shaped Pool, Radiohead proposait un streaming accessible uniquement dans certains magasins de disques éparpillés à travers le monde. A cette occasion, le titre We Are All Going To Die paru en 2014 sur Monad XVII permettait à Eomac d’être entendu par des dizaines de milliers de paires d’oreilles. Pas rien pour un artiste qui affiche douze mille fans sur Facebook.

Désormais produit par Bedouin Records, jeune structure qui a néanmoins eu le temps l’an passé de publier l’EP Shift Work du Londonien Imaginary Forces, Ian McDonnell a affublé Bedouin Trax d’une dimension chamanique aussi bien perceptible au niveau instrumental que dans l’utilisation de voix hantées dont les crescendos semblent conduire vers la transe (Towards An Entity Of Oneness).

Moitié du duo Lakker, l’Irlandais n’en oublie pourtant pas les terrains de jeu électroniques auxquels sont habitués ses fidèles. Entre ambient (Oasis) et IDM percutante et abrasive (Same Heart, Same Breath, Same Life, Same Death, Gather To Move, Gather To Live, Gather To Be) en passant par le dubstep (Ritual), Eomac refuse de réduire les horizons de Bedouin Trax à un seul registre.

Ce quatrième long format est donc le parfait prolongement d’une discographie débutée il y a à peine une olympiade, et qui semble de plus en plus s’orienter vers des sphères méditatives. Rapide et efficace, Ian McDonnell semble prêt à maintenir le cap puisqu’il vient de diffuser un clip obscur et bestial pour un morceau inédit intitulé Temple Of The Jaguar faisant la part belle aux percussions étouffées et à l’intériorisation des névroses.