On avait laissé le projet solo de Gregory Hoepffner (Kid North, Dawnshape, Radius System...) sur une paire d’EPs aux beats hypnotiques et guitares métronomiques mâtinés de synthés planants de plus en plus prépondérants, quelque part entre techno et motorik (cf. ici puis là). C’est dire que sur la route nocturne où filait à toute berzingue la Maserati (facile...) du Parisien, on avait loupé une étape importante, celle de l’ouverture aux rythmiques syncopées et aux vocalises éthérées du post-dubstep.

Un virage électro-pop, voire dubsteppy aux entournures donc (cf. l’ouverture
Soviet Superstructures) entamé sur l’EP Anamorphic, première sortie pour Infiné il y a deux ans et fidèle à son goût pour un hédonisme élégant, le label frenchie préféré des clubbeurs de salon nous refait un tour de circuit avec cet Oblite d’excellente facture. De la géométrie tech-house immatérielle de Bells à l’apesanteur minimale de la cover des Smiths There Is A Light (dans la droite lignée de la reprise lyrique et embrumée de Genesis présente sur notre compil maison Clashes, toujours en écoute par ici et téléchargeable par là) en passant par le crescendo post-trance cinématographique de Part Fiction et le retour aux sources d’un Dissolver noyant la dynamique obsédante des deux premiers EPs sous une couche de synthés saturés et radiants, ce quatrième court format d’Almeeva est un peu la synthèse de tout ce qui l’a précédé mais pas que.

Les impros psyché mélangeuses de Painting By Numbers et les épopées IDM nébuleuses de Template l’avait déjà prouvé par le passé : se reposer sur ses lauriers c’est pas vraiment le genre de la maison Hoepffner. Un peu moins hymnique que son prédécesseur et c’est tant mieux, Oblite en fait une nouvelle fois l’éclatante démonstration, combinant à la perfection atmosphère et efficacité, chair et abstraction, tant et si bien que la progression tropicalo-kosmische de son final Again au climax martial et menaçant préfigure pour le futur du groupe d’intrigantes possibilités...