Rone - Vood(oo) EP
Sortie le : 5 mars 2016
Après un troisième long format intitulé Creatures, Erwan Castex, désormais basé à Berlin, proposait en début d’année un nouvel EP répondant au nom de Vood(oo).
Disons-le tout net, le Français nous dupe avec ce titre puisque, davantage que les sonorités traditionnelles d’Afrique de l’Ouest, c’est un voyage dans l’espace qui nous est ici proposé. Les parenthèses sur les deux dernières lettres du mot tendent toutefois à rapprocher l’ensemble de la réalité : le lit ("vood") est tout à fait indiqué pour affronter ce voyage vertical qui n’incite pour autant pas à dormir debout.
Ainsi, Etc débute comme une musique de science-fiction mettant en avant des synthétiseurs vintage. On se prendrait presque à craindre le pire mais la démesure n’est que frôlée, le Français ayant la bonne idée de restreindre cette ambiance à une paire de minutes seulement, faisant de celle-ci une simple introduction. Il s’agit ici seulement de la préparation d’un voyage qui débute dans une ambiance toujours aussi rétro-futuriste avec Dolls. Le ton se veut toutefois plus mélodique, de charmants arrangements de cordes se mêlant habilement à une rythmique supersonique. La traversée des étoiles et différentes comètes ne peut se faire qu’à ce prix.
L’auteur de Spanish Breakfast sait maîtriser la temporalité. Aussi, après une telle débauche d’énergie vient l’heure de calmer le jeu. La destination envisagée semble atteinte sur Pankrot, mais l’idée n’est pas de se jeter la tête la première dans la gueule du loup. Un round d’observation de ces territoires célestes s’impose et nous voici enveloppés dans un cocon de velours.
Une odyssée qui touche à son terme avec Vood(oo), conclusion parfaite de ce court-format onirique, en ce sens qu’elle oscille en permanence entre nostalgie du trajet accompli et excitation liée à l’exploration potentielle d’horizons délabrés et inconnus. On ne sait pas de quelle manière s’accomplira le voyage retour, ni même s’il aura lieu. Là n’est pas l’essentiel.
Avec Vood(oo), sans avoir l’air d’y toucher, Rone renoue avec davantage de simplicité, au moins dans les structures, ce qui n’est pas incompatible avec le surcroît d’une nécessaire ambition. Hâtivement jugé inadapté, Vood(oo)) est finalement le titre idoine pour cet opus. En effet, une certaine dimension mystique se dégage de l’ensemble, de telle manière que le double-sens (lit/vaudou) contenu dans le titre est tout à fait acceptable tout en réservant une part de mystère.
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