2014 sans prise de tête - Partie 2
Quelles sont les raisons qui nous font, chaque année, lire et relire les différents tops affolant webzines et presse spécialisée ? Si ces objectifs plus (la volonté de partager de nouveaux disques) ou moins (l’illusion d’être un défricheur) avouables rendent l’exercice de plus en plus raillé, j’y vois essentiellement l’occasion d’ordonner mes découvertes annuelles. Et tant mieux si certains y trouvent ici et là leur compte.
90. Bohren & Der Club of Gore – Piano Nights
Il m’a fallu revenir plusieurs fois vers ce Piano Nights pour en apprécier la substance. Et encore, il faudrait sans doute quelques paires d’écoutes supplémentaires pour que je parvienne à l’apprivoiser pleinement. Le doom-jazz minimaliste des Allemands dévoilera en tout cas un charme presque lumineux à quiconque trouvera la clé pour pénétrer dans cet univers lent et épuré.
89. Óbó – Innhverfi
Collaborateur de Sigur Rós, Jónsi, múm, Emiliana Torrini ou Valgeir Sigur∂sson,Ólafur Björn Ólafsson a apporté son savoir-faire à bon nombre d’artistes islandais talentueux. Si ses aptitudes vocales sont limitées, son organe n’en recèle pas moins un certain charme à condition d’éviter les envolées, chose à laquelle l’artiste se tient. Pour le reste, les parties instrumentales parviennent efficacement à nous plonger dans un cocon douillet suffisamment varié pour tromper l’ennui.
88. Simian Mobile Disco – Whorl
En s’éloignant de la tendance disco de Temporary Pleasure, les Londoniens renouent avec une certaine exigence artistique bienvenue. Entièrement instrumental, Whorl est de manière assez évidente plus cohérent que son prédécesseur. Plus profond, il navigue entre ambient et cosmic music, non sans rappeler de temps à autre la démarche des Allemands de Tarwater.
Mon avis plus complet sur le disque
87. Last Ex – s/t
Lorsque deux membres de Timber Timbre relancent le projet avorté d’une BO pour film d’épouvante, ils ne font pas les choses à moitié et créent une nouvelle formation à part entière. Les boucles lancinantes à tendance tribale ou lugubre sont en tout cas parfaitement dans le ton de l’exercice.
Mon avis plus complet sur le disque
86. The DeSoto Caucus – s/t
Depuis qu’il a émigré vers l’Arizona, le trio danois s’est acoquiné avec les Giant Sand, et ça s’entend. Cette folk atmosphérique n’est pas sans évoquer ici et là les Tindersticks ou Smog. Le versant non redondant du genre, en somme.
85. Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra – Fuck Off Get Free We Pour Light On Everything
Ce disque a divisé les suffrages au sein de la rédaction. Pour ma part, très déçu par Kollaps Tradixionales, il me réconcilie avec les Canadiens. Toujours à la baguette, Efrim Menuck propose un disque abrasif et revendicatif, dans la continuité du Allelujah ! Don’t Bend ! Ascend ! de Godspeed You ! Black Emperor si ce n’est que les guitares se font ici plus saturées et qu’une certaine puissance se dégage des parties vocales. Fuck Off Get Free We Pour Light On Everything ne se hisse pas au niveau des chefs-d’œuvres initiaux du groupe mais il se dégage trop de richesses de ce propos révolté pour en faire le vilain petit canard de la discographie du désormais quintet.
L’avis plus complet du Crapaud
84. Duplodeck – Verões
Les Brésiliens de Duplodeck reprennent les choses là où ils les avaient laissées au moment de leur séparation, en 2005, et ce juste avant d’enregistrer un premier disque. Au final, c’est comme si l’influence de la scène rock mainstream d’alors (les Strokes, les Dandy Warhols ou The Wedding Present) avait été digérée en s’affranchissant de certains tics de production datés.
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83. The Proper Ornaments – Wooden Head
C’est beau, doux et délicat, et ça durcit parfois même légèrement le ton, délaissant alors les arpèges pour se rapprocher d’une veine plus rock. Entre l’efficacité et la révolution, les Londoniens ont opté pour la première approche et il serait malvenu de les en blâmer tant ils y excellent.
82. Real Estate – Atlas
Real Estate - Atlas (2014) FULL ALBUM from Raj Das on Vimeo.
Les Américains transforment l’essai de Days, si bien que l’on retrouve cette indie pop solaire, onirique et incitant au voyage qui puise ses racines dans les années 70. Charmant.
81. Swans – To Be Kind
Intrinsèquement, ce disque mériterait peut-être d’apparaître plus haut. On a entendu bien peu de disques capables de tels écarts entre la candeur vocale d’Annie Clark, la distorsion des guitares et l’utilisation de cuivres abrasifs mais tout de même, plus de deux heures de ces circonvolutions névrosées, c’est plus qu’il n’en faut pour mon confort personnel.
Thee Silver Mount Zion Memorial Orchestra And Tra-La-La Band sur IRM - Site Officiel
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