Le streaming du jour #1265 : Mlada Fronta - ’Polygon’
De manière assez paradoxale, ces dernières années ont permis à Mlada Fronta d’accroître sa popularité sans même sortir un véritable opus inédit. Il y a deux ans, la réédition d’un Revolution oublié bien que produit en 1997, la sortie de deux disques de raretés intitulés Contrast 1998-2004 et Contrast 2005-2011, sans occulter une boxset de 10 disques parue l’an passé ont généré un intérêt inattendu pour le Cannois sur une partie de la toile.
Neuf ans après Le Cycle Du Soleil, Polygon est donc probablement le plus attendu des disques de Rémy Pelleschi. Avec, à son actif, des disques comme Fe₂O₃, Oxydes et Dioxydes dont les morceaux ont pour titres des éléments du tableau périodique ou ceux d’atomes, on constatera sans étonnement une approche scientifique dans l’agencement des couches sonores générées par l’artiste.
Toutefois, ce hiatus de près d’une décennie a vu Mlada Fronta délaisser l’aspect industriel de ses compositions (qui point néanmoins momentanément comme sur l’excitant Top) pour se tourner essentiellement vers des sonorités relevant de l’IDM et la techno. Sur plus d’une heure et quart, le Français mêle rythmiques martiales et nappes particulièrement mélodiques sans que, malgré la durée, un quelconque aspect routinier n’émerge.
Dansant, Polygon est un disque empli de contrepieds, si bien qu’aucune des treize pistes ne nous emmène jamais là où nous aurions pu le soupçonner, alternant les clins d’oeil à la transe, aux BOs des jeux vidéos de l’ère Dreamcast (Flash) ou au big beat des Chemical Brothers (Dress Code). On pensera même à l’aspect le plus dur et exigeant des compositions de Röyksopp sur un Klm abouti. Résumer ce disque à une succession de références serait cependant injuste : c’est avant tout parce qu’il n’effectue aucune concession à l’aspect mélodique de ses morceaux que Rémy Pelleschi parvient à produire un disque d’IDM hypnotique et fascinant là où l’essentiel de la concurrence, à force de beats toujours plus acérés, en oublie l’aspect dansant de ce courant plus exigeant qu’il n’y paraît.
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