Le streaming du jour #1143 : Beverly - ’Careers’

Mis sur les rails par Frankie Rose présente à la batterie ainsi qu’aux harmonies vocales tout au long de ce premier essai rafraîchissant, difficile de savoir ce qu’il adviendra de Beverly alors que l’ex Crystal Stilts, Vivian Girls et Dum Dum Girls, qui ne tient décidément pas en place, a déjà mis les bouts. Gageons néanmoins, au regard de la personnalité bien affirmée de Drew Citron (Avan Lava) dont le chant extatique et les sautes d’humeur des guitares constituent l’essentiel des charmes de cette hazy pop marquée par le shoegaze du début des 90s en plus nerveux, que le groupe ne fera pas partie des passades d’un été aussi vite apparues qu’oubliées.

En effet, sous la noisy pop nostalgique aux thématiques adolescentes inoffensives déjà abordées 500 fois et mâtinée de reverb rétro (un peu trop même sur le dispensable Yale’s Life) se niche une passion revendiquée pour les Pixies et les Breeders, qui se ressent nettement dans les changements d’accords simples mais atypiques d’All the Things ou Hong Kong Hotel, et peut-être encore plus dans les intonations et les backing vocals. C’est d’ailleurs l’héritage nonchalamment biscornu du chant de Kim Deal qui évite à l’album toute torpeur malvenue dans ses rares moments de relâchement rythmique et marque d’emblée le titre d’ouverture Madora, avec ses chœurs en écho façon Bossanova dont l’harmonieuse indolence prend le contrepied des frappes volontaires voire combatives de la batterie et des saturations à haut volume de la guitare sur les refrains.

Un sens du contraste aux lignes épurées qui prévaut tout au long de la petite demi-heure que nous proposent les New-Yorkais sur ce Careers, du mur de son sci-fi d’un Planet Birthday évoquant Trompe le Monde aux bourdons délicats pervertissant le serein Black and Grey, en passant par l’incandescent instru Ambular, le bipolaire Out on a Ride aux ruptures de tempo jubilatoires ou le capiteux Honey Do, rugueux et planant à la fois comme un bon vieux The Amps (l’autre groupe de Kim Keal) et dont la vidéo naturaliste, avec sa galerie de portraits d’ados maussades ou insouciants, reflète la fausse candeur baroque :


Et même lorsque les sonorités du passé font de l’oeil au combo désormais complété de Scott Rosenthal à la basse et de Jamie Ingalls aux fûts, les mélodies vocales emportent le morceau à l’image du hit You Can’t Get It Right, à découvrir via Youtube comme le reste de ce parfait petit concentré de plaisir saisonnier :


Streaming du jour - 04.08.2014 par RabbitInYourHeadlights
... et plus si affinités ...
Beverly sur IRM