Lorsque l’un de nos beatmakers favoris rejoint les rangs de l’un de nos labels électro préférés, on ne peut que se frotter les mains. Et d’autant plus dans le cas du Canadien VNDL et de l’écurie ukrainienne Kvitnu dont l’exigence et la radicalité semblent aller de paire.

Ce nouvel EP de Philippe Vandal, on l’aurait pourtant bien vu chez Xtraplex avec ses déconstructions stellaires bardées d’échardes numériques, d’ailleurs même l’artwork de Zavoloka entre dripping digital et textures au couteau fait mine par pure coïncidence de se confondre avec les pastels foisonnants et abstraits d’Han Leese, son homologue graphiste du petit label IDM belge qui monte.

Quand bien même, voir le Montréalais débarquer sur le label des Plaster, Sturqen et autre Matter est une satisfaction tant son goût pour la tectonique des beats chaotiques et des nappes organiques colle à la perfection avec l’esthétique sans concession que développent Kotra et ses poulains depuis 7 ans maintenant. La différence étant qu’avec VNDL ça n’est plus du tout de la techno, même pas vraiment de l’IDM mais une forme d’ambient mutante et incarnée, sombre et cliquetante dont la mélancolie plus ou moins machinique (Auvr) ou grouillante (Iso) irrigue chaque circonvolution à la façon d’une nouvelle chair reprenant ses droits sur le metal des circuits imprimés. Fabuleux.