Le streaming du jour #731 : Ben Lukas Boysen - ’Mother Nature OST’
Dans la foulée du virage dubstep futuriste et belliqueux d’Avenger, dernier album en date signé sous son pseudonyme Hecq, il eut été facile d’oublier la finesse dont le Berlinois Ben Lukas Boysen fut capable dans son approche réformatrice de l’IDM et de l’ambient post-industrielle sur les précédents opus de ce projet en constante évolution, et notamment du temps de Night Falls (2008) où mélodies élégiaques et textures sismiques faisaient bon ménage.
Heureusement, la BO du film indépendant Restive, histoire d’amour sur fond de violence domestique, nous avait réconciliés l’an dernier chez Hymen avec la facette plus contemplative et non moins inquiétante voire lourde de tension de ce sound designer de formation (dont les compositions ont transcendé nombre de pubs de grandes compagnies commerciales), une inspiration qui revêt aujourd’hui des atours encore plus épurés et sensibles quoique finalement tout aussi sombres avec Mother Nature.
Il y a ainsi moins d’infrabasses mais davantage d’arrangements acoustiques et de nappes éthérées sur ce score du survival américain signé Johan Liedgren et toujours inédit dans nos salles. Plus concis que Restive, ce petit chef-d’œuvre d’orchestration texturée développe également une progression fataliste qui épouse celle du film et fonctionne d’autant mieux sans lui, la mélancolie lancinante du violoncelle (Inevitable) et les motifs de piano embrumés (Unpack) s’effaçant peu à peu au profit des chœurs synthétiques crépusculaires (Last Supper) et autres stridences drone anxiogènes (Leave).
Bientôt la tension introduite par les beats assourdis de Leave et en contrepoint des limbes de Without God surgit véritablement sur Flat Tire et Rabbit, d’abord des percussions tribales montant crescendo au gré d’une mélodie faussement légère et de plus en plus oppressante sur le premier, puis des pulsations étouffées qui sous-tendent le spleen insidieux du second. Deux dynamiques qui se rejoignent finalement sur Pussy et sa majestueuse escalade dark ambient, climax martial d’une œuvre dont le final poignant (sublime et lyrique morceau-titre) viendra appuyer toute l’ambiguïté, entre répression des pulsions primales et persistance des sentiments :
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