C’est avec beaucoup de tristesse que l’on a appris aujourd’hui le décès de Jason Molina, certainement l’un des songwriters les plus secrets, attachants et poignants que l’Amérique ait enfantés depuis les années 90. Considéré bien malgré lui à l’époque de son projet Songs:Ohia comme l’un des chefs de fils du renouveau de la folk et de l’alt-country d’outre-Atlantique au même titre que Will Oldham, Mark Kozelek ou Vic Chesnutt, le natif de Lorain, Ohio luttait depuis quelques années contre des problèmes de santé conséquents à son addiction à l’alcool, qui a finalement eu raison de lui samedi dernier à l’âge de 39 ans.

Endetté par son traitement mais bien décidé à se remettre à l’écriture après un hiatus de trois ans, l’auteur de Josephine avait publié l’an dernier chez Graveface le recueil de démos et d’inédits Autumn Bird Songs, petite infidélité à son label de coeur Secretly Canadian qui laissait augurer d’un retour prochain. C’était malheureusement compter sans les vieux démons de celui qui chantait en 2006 : "Some things never get better / Some things never try / Pain in my heart finally running me out of my life".

Jason Molina laisse derrière lui une discographie exemplaire en solo comme avec sa formation plus rock Magnolia Electric Co. née de l’album du même nom, le dernier de Songs:Ohia sorti en 2003 et peut-être bien son chef-d’oeuvre. RIP.