En cette période de l’année, c’est le temps des cadeaux et des surprises. La dernière session de Rock’n zoo 2006 n’échappe pas à la règle.

En guise de mise en bouche, ce sont the Tatianas, trio de jeunes musiciens parisiens. Et oui, le nom est trompeur, il n’y a aucune jeune fille sur scène. Pour cela, il faut plutôt regarder sur le devant de la scène, le groupe ayant déjà des groupies qui connaissent leurs chansons par coeur. Musicalement the Tatianas jouent sur le même terrain que the Libertines, et ils s’en sortent vraiment bien. Evidemment la comparaison saute de suite aux oreilles, mais le groupe réussit vite à faire oublier cette référence en jouant avec fraîcheur et plaisir, un plaisir qu’il partage avec la salle entière. Le batteur est surchauffé à se mettre torse nu, le bassiste assure une rythmique rapide et entraînante, tandis que le chanteur finit de convaincre la salle par son jeu de guitare et sa voix agréable.

Pour continuer dans les festivités, c’est au tour des Parisiens de Neïmo de conserver la température ambiante. Les spectateurs sont tout aussi enthousiastes, d’autant que le remuant chanteur et toujours son foulard autour du cou, a le don pour chauffer la salle en invectivant le public ou en montant notamment sur les enceintes. En outre, le groupe commence à avoir une certaine renommée, ayant même participé à l’édition du festival Rock en Seine de cette année. Ravi, le public reconnaît souvent les titres énergiques et bien dansants, mélange d’électro-glam-rock de leur premier album From Scratch . Les autres musiciens au look aussi travaillé restent plus en retrait mais ils n’en sont pas moins tout aussi efficaces. La cerise sur le gâteau, c’est la montée sur scène de Sue de Pravda pour Cat Claw reprise de the Kills dans une version réjouissante et amusante puisque les deux protagonistes sont souvent à la limite du fou rire. Un bon moment qui confirme l’impression que j’avais eu l’été dernier.

Et pour clôturer la soirée en beauté, voici le feu d’artifice sonore de I Love UFO que je n’attendais point. Forts d’un premier album Wish fraîchement sorti, les trois membres du groupe commencent tambour battant, le son est puissant et l’énergie est rapidement communicative. Rejoints par un quatrième complice, ils peuvent se lâcher complètement. Totalement habités, ils se battent contre leurs instruments pour nous donner des murs de bruits psychédéliques et hallucinants. Le chanteur se permet de quitter la scène pour jouer de la guitare en plein milieu de la foule, tandis que le second guitariste brandit son instrument jusqu’à en abîmer le plafond. Si l’on rentre dans le trip avec eux, c’est un total régal d’écouter cette sorte de stoner noisy à tendance punk, mais ce côté radical et expérimental n’est évidemment pas du goût de tout le monde. Tant pis pour ceux qui n’apprécient pas, ceux qui restent ont eu le droit à un rappel tout aussi renversant que le reste de leur prestation étonnante qui fait partie de mes plus belles claques en live de cette année. Le groupe a clairement confirmé les éloges notamment d’outre-manche à propos de leurs performances scéniques.

Une belle fin d’année, en attendant la prochaine.