Où on finira d’enfoncer le clou. Eryn Non Dae, on en a déjà parlé par ici mais aussi par-là, voire là-bas. Mais sans doute quelques images valent-elles autant qu’un long discours, c’est pourquoi on ne saurait trop vous recommander de visionner certaines d’entre-elles au bas de cette page. Qu’y voit-on ? Tout serait-on tenté de dire et dans le même temps pas grand chose. Et c’est bien ça qui passionne.
Il y a tout juste un an, Richard Delaume pousse la porte de Produc’Son, studio toulousain où le groupe pose les fondations de ce qui deviendra Meliora par la suite et interroge tout ce petit monde. Et chacun, à tour de rôle, se livre pour raconter son Eryn Non Dae. Et on sent bien, à leur écoute, à quel point il reste difficile de mettre des mots sur des émotions, des muses ou d’intellectualiser ce qui sort de ses doigts quand on joue précisément pour que ça sorte : « Ça sort et c’est tout, c’est comme ça », « C’est toujours difficile de parler de la musique que l’on fait » ou encore « C’est le reflet de ce que l’on vit intérieurement » parce que le groupe « permet de présenter quelque chose qui traîne dans un coin ». Bref Eryn Non Dae, « c’est plus, maintenant, une recherche, une introspection ».
Derrière Meliora, pas de préméditation donc. Pas d’explications non plus sur ce qui a bien pu y amener le groupe, ce dernier balançant dans sa musique ce qu’il est. Ce qu’il est ? Là où justement on pouvait s’attendre à une bande de pandas tristes usant leur miroir pour mettre leur image en musique, on les surprend plutôt tranquilles, déconnant avec Mobo, l’ingé-son qui a capturé les bourrasques du groupe, ou s’interrogeant : « Il se passe rien des fois et tu filmes ? ». Oui, et c’est bien pour ça qu’on en parle parce que le groupe, à mille lieux de ce que sa musique laisse entendre, se livre et dans le même temps, garde ses mystères. Une tranche de vie, une tranche de création, livrée en quinze petites minutes derrière un noir et blanc très maîtrisé.
Dès lors, qu’importe que vous soyez réfractaire au métal ou pas, ce qui compte ici, c’est la portée documentaire de ces quelques images montrant une gestation.