Le streaming du jour #630 : A Light Goes Out - ’Finally, We Were Meant To Crash Ourselves EP’
Aux résidents de la capitale qui ne connaissent pas toujours leur chance, ne manquez surtout pas A Light Goes Out ce soir au Motel et ce pour au moins trois raisons : il y jouera peut-être bien Over The Mess, point d’orgue tout en spleen acoustique et en orchestrations poignantes de notre compilation Clouds, sera accompagné de Rach Three - également invité des nuages d’IRM avec une belle reprise de Low - pour une soirée acoustique décidément placée sous le signe de cette scène pop/folk française que l’on défend avec passion, et aura lui-même une sortie remarquable à défendre puisque l’on peut retrouver depuis quelques jours la chanson sus-nommée au générique du nouveau court-format du Parisien, désormais en écoute via Bandcamp.
A peine plus d’un an après l’EP Answers, on renoue donc en anglais dans le texte avec la voix fluette et les mélopées lancinantes de Sylvain B. qui contribuaient à rendre si touchantes ces miniatures chamber pop finement ciselées, mais Finally, We Were Meant To Crash Ourselves voit le musicien gagner en ambition, accompagné d’un trio à cordes avec l’appui de l’ingé son Julien Lecompte. Non que l’on ait d’ailleurs regretté à l’époque les violons bontempi du merveilleux If They Could Keep Telling Me qui dans un monde parfait aurait sûrement suffi à raviver la flamme des nostalgiques de feu Venus période Vertigone, des sonorités toujours saillantes en ouverture de ce récit d’après-rupture le temps d’un Fill The Blank dont les belles montées en intensité contrastent avec la poésie des arrangements de synthé à mi-chemin des champs de blé et des cieux étoilés.
Mais contrastes - justement - et nuances se devaient cette fois d’être les maîtres-mots avec pas moins de six titres au programme, pari heureusement réussi d’emblée grâce à la solennité jamais emphatique des cuivres irradiant d’une confiance retrouvée le doux-amer A Perfect Man, l’échappée rythmique presque twee pop de Mad Mad ou les pianotages pleins d’espoir du désarmant Pretty Bad. Autant de chansons qui touchent à l’évidence et laissent enfin s’épanouir tout le talent d’un musicien qu’on n’aura plus aucune hésitation, à la lumière de l’émouvant I Will Destroy You In The End balançant joliment entre couplets réconfortants et refrains crève-cœur, à citer en compagnie de Folks ou d’Alban Dereyer parmi ces mélodistes de chevet que nous offre parfois sans effet d’annonce la pop acoustique de nos horizons.
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