Après l’orientation pour le moins hédoniste prise par Caribou sur l’acclamé Swim qui n’avait pas manqué de décevoir quelques admirateurs de la dream-pop sous psychotropes des premiers albums ou encore de feu Manitoba, Dan Snaith avait eu l’an dernier la brillante idée de scinder pour de bon ces influences quelque peu antinomiques en deux projets distincts.
La house exigeante teintée de musique ethnique passe donc désormais par Daphni, qui dans la foulée de l’excellent single Ye Ye - épopée retro-futuriste et psychédélique émaillée de cordes chinoises qu’avait dévoilé au printemps 2011 un split avec Four Tet sur le label Text de ce dernier - sortira finalement son premier long format le 9 octobre prochain.
L’album s’intitule JIAOLONG du nom d’un dragon aquatique de la mythologie chinoise, comme le propre label du Canadien qui publiera ces 9 titres en CD, double vinyle (précommandable chez Merge) et digital, dont le sus-nommé Ye Ye et trois autres en écoute ci-dessous :
« J’ai été surpris par le nombre de moments transcendants vécus dans des clubs ces dernières années, pourtant sobre et la trentaine bien avancée », avoue l’auteur d’ Andorra. « Il y a encore quelque chose de magique dans cette expérience. Le cliché de la conscience collective des clubs semble encore tenir la route dans certains cas particuliers. Il existe un petit monde où la dance music s’avère à la hauteur de ses facultés à libérer, surprendre et d’innover. C’est là, je l’espère, que Daphni a sa place. »
Un espoir que l’on se surprend à caresser également, car de la relecture cosmique d’un hit psyché togolais de 73 signé Cos-Ber-Zam à la transe enfumée de Jiao en passant par le lyrisme électro-soul de Yes, I Know réminiscent des belles heures de Moby ou RJD2, les extraits en question se révèlent d’une belle efficacité.
En bonus pour les aficionados, deux remixes stellaires à souhait quoique plus dispensables du trio drone américain Emeralds, publiés en avril dernier sur Jiaolong - le label :