Si Lazy Trace en 2010 cultivait déjà de beaux atours d’OVNI louvoyant aux abords du hip-hop instrumental, du glitch et de la musique concrète, c’est avec les collages encore plus déconstruits de son premier EP solo en tant qu’Extra Pekoe que le Parisien Mathieu Adamski confirmait il y a quelques mois toute son ambition de sculpteur sonore, bien décidé à s’aventurer en terres inconnues avec le prochain EP de Two Left Ears dont on découvrait alors via l’extrait Mérédith Palpite toute la dimension hypnotique et texturée :
Attendez-vous donc à être surpris par divAAAtion, ni vraiment EP ni vraiment album d’ailleurs mais quelque part entre les deux, à l’image de ses instrumentaux suspendus entre groove abstrait et expérimentations sensorielles. Prévue pour une sortie le 30 mars chez Laybell, cette seconde réalisation s’attaque ouvertement aux compositeurs minimalistes du XXe siècle, sous l’impulsion sans doute du contrebassiste Mathieu Deprez au background classique pour réinventer la musique sérielle à l’ère des échantillonneurs et des séquenceurs, samplant l’élégie lyrique du deuxième mouvement de la Symphonie n°3 de Górecki sur le lancinant Marshmallow Lento e Largo pour ensuite payer tribut aux BO lounge italiennes ou à Jay Dee.
Soit une véritable suite marquée également par la liberté du jazz et le pouvoir d’immersion de la drone music dont on vous a extrait en avant-première le fabuleux 1.1 (Rubato), second extrait digne de l’impressionnisme downtempo d’un Funki Porcini avec ces orchestrations majestueuses et saturées submergeant par vagues successives des beats syncopés aux allures de pulsations organiques :