Alors qu’un froid polaire traverse la rue royale et balaie la surface du Botanique, c’est un vent chaud tout droit venu de Californie qui aura soufflé sur nos têtes ce soir-là à la rotonde. Un jeans noir, la coupe de cheveux bien propre et gominée, des bottines façon santiags, des tatouages partout sur le haut du corps, Hanni El Khatib ne fait pas dans le détail. Et sa musique non plus.

C’est son unique compagnon de scène (et batteur accessoirement) Nicky Fleming-Yaryan qui aura prononcé les premiers mots de cette « première fois à Bruxelles ». Et des échanges il n’y en aura finalement que très peu. Mais qu’importe, l’essentiel était là : une musique un peu crasseuse, à deux accords et un martelage de fûts juste comme il faut pour donner envie de bousculer son voisin, le tout enrobé d’une voix qui va bien.

Le temps de parcourir une grosse partie de Will The Guns Come Out sorti en 2011 (Loved One, Fuck It. You Win., etc) ainsi que quelques covers (Human Fly des Cramps ou l’Heartbreak Hotel d’Elvis Presley, le palestino-philippin d’origine déroule sans discontinuer pendant une bonne heure. Il faudra un accordage de guitare pour qu’on puisse reprendre sa respiration…

Avec cette prestation ramassée mais plutôt efficace, le skateur de renom (enfin de ce que j’ai lu), Hanni El Khatib nous aura fait voyager sur une sorte de route 66, là où on aimerait être en décapotable, les cheveux au vent et la musique à fond. Et même si ça n’était pas le concert du siècle, c’est déjà ça !