Avouons-le d’emblée, Sunshadows, premier album des Texans de The Echocentrics* sorti au printemps chez Ubiquity ne nous avait pas vraiment convaincus, et d’autant moins au regard du goût très sûr dont avait toujours su faire preuve le label californien en terme de fusions jazz ou funk d’inspiration vintage sans être passéistes, de Greyboy à Shawn Lee en passant par Nostalgia 77.

La faute peut-être aux influences latines avouées et parfois trop appuyées d’Adrian Quesada mais surtout à ses envahissantes chanteuses invitées, l’Argentine Natalia Clavier et la Brésilienne Tita Lima occupant à elles deux une bonne moitié d’album sapée par leurs mélodies vocales aux senteurs de nightclub cubain et autres plages de sable fin.

Un univers trop policé sur lequel l’écurie du fameux Clutchy Hopkins pourrait néanmoins avoir eu raison de miser, se dit-on à l’heure où débute l’enregistrement d’un deuxième opus. Car avec cet EP de transition, hommage à Timbaland qui voit notamment le multi-instrumentiste (avec l’aide de Jim Eno de Spoon aux manettes) se réapproprier deux titres du rappeur virginien ainsi que deux de ses productions pour Jay-Z, on sait désormais qu’un son plus menaçant et saturé (Raise Up) siée autrement mieux au psychédélisme métissé de ses Echocentrics.

Et si Tita Lima est toujours présente ici sur We Need A Resolution, reprise de la regrettée Aaliyah offerte au téléchargement par le label, c’est surtout la version instrumentale de ce même titre en fin d’EP que l’on retiendra, apportant une dernière touche mélancolique à l’ensemble après les cuivres martiaux de Todd Simon (Mayer Hawthorne, TV On The Radio) sur l’épique It’s Hot de Jay-Z et l’atmosphère plus insidieuse de Party People.

L’intro "morriconienne" sur Hola Hovito (Jay-Z) :

... les morceaux 2 à 5 :

... et enfin la version instrumentale de We Need A Resolution pour que la galette soit complète (merci youtube) :

* à ne surtout pas confondre avec leurs quasi homonymes The Heliocentrics qui eux sont anglais et autrement plus inspirés, cf. ici.