Le Riddim Collision tient bon la barre à Lyon

La 13ème édition du Riddim Collision, ça commence mercredi et comme l’an dernier, la politique de sape des cultures alternatives de la ville de Lyon (le Grrrnd Zero vous en dira tant) préside à l’évènement, éparpillé par la force des choses sur tout un tas de salles et de cafés. Mais même contre vents et marées et avec deux bâtons dans chaque roue l’équipe de Jarring Effects nous a concocté un programme des plus alléchants, et comme c’est également un petit peu chargé, quelques conseils pour ne pas manquer l’immanquable au milieu de l’excellent et du très bon :

- d’abord, lancez le sampler ci-dessous, rien de tel pour accompagner votre lecture et si l’on admet une grosse préférence pour la seconde partie de tableau autant vous faire une première idée par vous-même :


- ensuite, procédons par ordre avec la soirée d’ouverture du 5 octobre au Transbordeur où R ;Zatz viendra soutenir le Japon avec son électro hip-hop aussi tranchant que délicat, l’occasion peut-être d’avoir un petit aperçu de son nouvel album prévu pour 2012. Et pour représenter l’électro nippone, le duo du cru Hifana et le Japonais d’adoption Miso Soup rivaliseront d’inventivité aux platines.

- le 6 octobre, un grand moment en perspective à l’Épicerie Moderne de Feyzin avec Picore dont l’ambitieux nouvel opus Assyrian Vertigo devrait survoler l’actu du mois d’octobre en redéfinissant les contours de la noise atmosphérique, même si l’on sait bien que le gros du public sera là pour la désormais fameuse "Colonie de Vacances" d’Electric Electric, Marvin, Pneu et Papier Tigre en mode battle math-rock sur 4 scènes en vis-à-vis.

- le 8 octobre au Marché Gare, c’est le label Ad Noiseam qui régale jusqu’à 5h du matin pour ceux qui n’ont pas encore tiré un trait sur le dubstep pur et dur. Mais avis aux blasés puisqu’il s’agira tout de même là de ce qu’on pourrait appeler le "haut du panier", avec notamment la collaboration très attendue de l’excellent Hecq (qui s’attaquait ce mois-ci ouvertement au genre avec Avenger dans la continuité de son maxi Sura en 2010) et des Londoniens de Matta (croisés sur ce même Avenger et nouvelle référence du courant tout entier depuis leur Prototype puissant et hanté de l’an dernier, avec un remix de Sura justement). D’autant qu’il y en aura pour tous les goûts, à condition bien sûr de ne pas être allergique à la bass music qui tabasse : électro indus avec le vétéran Detritus ou IDM avec le Grec Mobthrow, en passant par l’autre grand duel de la soirée opposant dans une veine breakcore l’omniprésent end.user (qui s’illustrait encore il y a peu sur The Temple de Balkansky) à Bong-Ra, projet solo de Jason Köhnen (The Kilimanjaro Darkjazz Ensemble, The Mount Fuji Doomjazz Corporation) lequel sortira justement fin octobre le nouvel opus de son autre alias White Darkness plus orienté celui-là vers un doom-metal futuriste - quelques extraits sur le site de Denovali, y a pas à dire il sont forts ces Hollandais, mention d’ailleurs aux titres de morceaux les plus barrés de l’année.


- le 11 octobre au Marché Gare toujours, respiration sur écran large avec le ciné-concert de Robert Le Magnifique sur They Live de John Carpenter, chef-d’oeuvre de SF paranoïaque et politique des années 80 dont le bassiste récurrent de Psykick Lyrikah et DJ de feu Abstrackt Keal Agram réinventera la BO en compagnie de Guillaume le Conquérant à la guitare et de Jean Lebon derrière les fûts.

- le 12 octobre au Sonic, place au bon gros hip-hop bien heavy avec deux de nos chouchous, iconAclass (aka Will Brooks, MC de Dälek) accompagné de DJ Motiv aux platines et dont le premier album sans son pote et producteur Oktopus s’écoute ci-dessous, et le Belge Speed Dial 7 remplaçant en urgence les très bons Qwel & Maker sans qu’on y perde au change, ça risque seulement d’être beaucoup plus électrique et ça tombe pile. D’ailleurs pour le coup, l’iconoclaste ne sera pas forcément celui qu’on croit (pour preuve).


- le 13 octobre au Clacson d’Oullins, soirée gros son en liberté avec Dub Trio (signé sur le label Ipecac de Mike Patton) et les "bungliens" Ni (que Patton aurait très bien pu signer donc), honnêtement on aurait préféré un Zs mais les deux groupes passent bien pour qui aime se faire vriller les tympans en douceur. A tenter.


- le 14 octobre, promenade sur les pentes de la Croix-Rousse à l’occasion de cette soirée Bar-Bars au concept désormais bien connu, 7 lieux accessibles avec un seul et unique pass à 6 euros. Et si le choix est toujours difficile entre les différentes affiches et découvertes potentielles, en l’occurrence c’est AlgoRythmiK au Hot Club (26, rue Lanterne) qui nous paraît sortir du lot, avis aux nostalgiques du Big Beat qui devraient trouver là matière à danser le twist sourire au lèvres sur fond de fusions rétro-futuristes et de samples jazzy.


- le 15 octobre enfin, retour au Transbordeur pour une soirée de clôture haute en couleurs avec tout d’abord la star Saul Williams qui viendra défendre son efficace Volcanic Sunlight, mais aussi et surtout l’excellent Luke Vibert, légende de l’IDM aux mille alias, les toujours classe Kaly Live Dub et les prometteurs Dope D.O.D. dont le premier album Branded vient justement de voir le jour, au programme hip-hop crépusculaire plein de wobbles et de tension urbaine à la croisée du grime, de Gravediggaz et de la néo-glauquitude ironique d’Odd Future, ils sont forts ces Hollandais (bis).


Et pour faire un coucou à l’équipe JFX qui nous aura si bien traités entre cette semaine de concerts classieux à prix abordable et une 100ème référence aux allures de best of ultime parue fin septembre et pleine de collaborations inédites (de larges extraits en écoute sur le site dédié), n’oubliez pas l’invitation du dimanche 9 octobre dans les locaux du label fraîchement rénovés au 13 rue Leynaud dans le 1er, où s’enchaîneront de 13h à 20h petits concerts improvisés, animations diverses et un "vinyle grenier".

News - 03.10.2011 par RabbitInYourHeadlights
 


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