Soul Jazz Records offre un avenir au dubstep

Avec sa prochaine compilation prévue pour l’automne, Soul Jazz Records entend bien apporter sa petite pierre à l’édifice en constante expansion des musiques électroniques. Réputé pour son défrichage dans le domaine de la "musique noire" essentiellement, du jazz au dub en passant par la soul ou le reggae, le label anglais avait en effet étendu son répertoire ces dernières années, et nous concocte semble-t-il avec Future Bass un recueil qui fera date dans l’évolution du dubstep.

Un genre qui sort peu à peu de ses sentiers codifiés pour le meilleur, sous l’impulsion d’artistes venus d’horizons électro plus ouverts mais intéressés par le pouvoir d’hypnotisme de cet univers marqué par ses rythmes syncopés, ses basses lourdes et ses atmosphères urbaines et futuristes. Ainsi en est-il de Kevin Martin, l’un des précurseurs du mouvement avec son projet The Bug, ou Kieran Hebden (photo) depuis le dernier album de Four Tet, There Is Love In You, sorti en début d’année chez Domino, et Soul Jazz Records l’a bien compris, invitant ces deux artistes à participer à l’aventure au côté notamment de l’exigeant Untold (auteur récemment d’un remix oppressant pour le Seamonkey de Moderat, groupe que l’on aurait bien vu également figurer sur cette compilation) ou encore Coki et Mala du duo Digital Mystikz, connu comme l’un des pionniers du son dubstep issu des clubs londoniens avec leur label (et club) DMZ au même titre qu’Hyperdub fondé par Kode9 et qui révéla Burial en 2005.

C’est avec un troublant nouveau projet nommé Black Chow en duo avec la japonaise Kiki Hitomi - déjà aperçue à ses côtés avec également Roger Robinson au sein de King Midas Sound (FACT Mix à écouter ici pour ceux qui découvrent) sur l’excellent Waiting For You l’an dernier - que Kevin Martin apparaîtra sur la compilation avec le titre Air, Four Tet ouvrant le bal depuis le 29 juillet sur un double single à écouter ci-dessous disponible en vinyle 12" et digital, la face-B pétrie de mélancolie synthétique étant signée Mala :

Four Tet - Nothing To See (8.49) by Soul Jazz Records

Mala - Don’t Let Me Go (4.15) by Soul Jazz Records

Four Tet qui avait justement livré l’an dernier un split single dispensable avec Burial, et qui met ici la barre nettement plus haut en offrant enfin au son "post-house" de son dernier album en date une composition à la hauteur, pleine de tiroirs influencés par l’électro "aléatoire" autant que par ses albums particulièrement free avec le batteur de jazz Steve Reid récemment décédé. Faudrait-il donc compter sur Kieran Hebden pour ouvrir de nouvelles perspectives au dubstep comme il avait su le faire pour la folk et le post-rock en les passant à la moulinette d’une électronica percussive et organique sur les meilleurs albums de Four Tet ? Début de réponse avec ce fabuleux remix de Vessel, extrait du troisième opus ( Insides, paru l’an dernier chez Domino) d’un autre londonien surdoué qui croise brillamment IDM mélodique, ambient plus ou moins dark ou lumineuse, techno planante et piano néo-classique, j’ai nommé Jon Hopkins (oui, celui samplé par Coldplay qui fait même leurs premières parties, preuve qu’ils n’ont pas tout à fait perdu leur goût pour de bon) :

Jon Hopkins - Vessel (Four Tet remix) by Four Tet

A noter par ailleurs, la sortie le 20 septembre prochain sur le propre label d’Hebden, Text Records, d’un 12" du duo "jazztronica" Rocketnumbernine découvert outre-Manche en première partie de Four Tet. Soit 13 minutes produites par Hebden lui-même en analogique et qui promettent pour l’avenir de ce groupe présenté à notre ami par Steve Reid, auquel cet enregistrement est dédié (remixe par Nathan Fake en face-B) :

Rocketnumbernine - Matthew and Toby (TEXT008) by Four Tet

Une tuerie en live semble-t-il et on veut bien le croire à en juger par la qualité du jeu de batterie sur ce double morceau, à vérifier quoi qu’il en soit le 30 octobre prochain au Château des Ducs de Bretagne dans le cadre du Soy Festival nantais.

News - 24.08.2010 par RabbitInYourHeadlights
 


Streaming du jour // 11 décembre 2013
Le streaming du jour #960 : Burial - 'Rival Dealer EP'

Ah là là, Burial. Un vrai dealer de substances avariées. Ce type-là n’a plus rien sorti de véritablement pertinent depuis son premier album en 2006 (on était déjà plus si dupe à l’époque du surfait Untrue qui a très, mais alors très, très mal vieilli) et pourtant, 7 ans plus tard, il remixerait Vangelis sur 13 minutes interminables à coups de voix pitchées (...)



Chroniques // 16 décembre 2007
Burial

On vous a dit qu’il ne fallait pas croire la hype ? C’était sans doute avec raison. D’autres disent qu’il n’y a jamais de fumée sans feu ? Parfois c’est également vrai. Et Burial dans tout ça ? Eh bien un peu des deux.