Tandis que l’aventure du Record Club continue avec cette fois la relecture inattendue de l’album Kick d’INXS en compagnie notamment des Liars, de St. Vincent et de l’un des idoles du californien, le leader d’Os Mutantes Sérgio Dias, les affinités rencontrées par Beck lors des précédentes sessions commencent à porter leurs fruits.
Compass, le quatrième album de Jamie Lidell qui participait au côté de son amie Feist - également présente ici pour diverses interventions à la guitare, au chant et aux percussions - ou encore de Wilco aux reprises de Skip Spence en juin dernier (l’album Oar, enregistré en 69 par cet ex Moby Grape et Jefferson Airplane) se trouve ainsi co-produit par Beck (avec également Chris Taylor dont Lidell avait repris le Little Brother de Grizzly Bear à l’occasion des compilations Warp20), une collaboration qui promet sont lot de pépites lo-fi et foutraques à en juger par le beatbox blues du single The Ring (disponible depuis lundi via iTunes avec la face-B I Turn It Around) feat. Chilly Gonzales au piano mais aussi Daniel Rossen et Chris Bear des mêmes Grizzly Bear respectivement à la guitare et aux fûts, preuve également que l’anglais, en concert le 21 mai à l’Alhambra, n’a rien perdu depuis Jim (2008) de son groove acéré ni de sa décontraction légendaire affichée une nouvelle fois vendredi soir aux Nuits Sonores :
Première salve chez Warp donc, dès demain outre-Manche (le 25 mai chez nous) en attendant Anticon la semaine suivante avec Maniac Meat, deuxième opus en solo de Tom Fec aka Tobacco qui verra l’ami Beck prendre le micro sur deux morceaux.
Premier d’entre eux à avoir été révélé, le fameux Fresh Hex au hachage vocal déjà culte auprès des amateurs de breakbeat hip-hop schizoïde sur nappes psyché/synthétiques. Une réussite qui ne surprendra que les mauvaises langues, connaissant l’influence des collages post-modernes d’ Odelay sur l’univers musical hybride de Tom Fec. "En écrivant certaines de ces chansons je pouvais déjà entendre la voix de Beck dessus", avoue ainsi le leader de Black Moth Super Rainbow, dont l’inspiration plus glauque témoignée sur Fucked Up Friends en 2008 semble également renouer ici avec la synth-pop narcotique et tranchante d’un Dandelion Gum si l’on en croit le second extrait Sweatmother. "L’avoir en tant qu’invité sur mon album est un peu comme le plus beau compliment auquel je puisse avoir droit".