Alors comme ça, il a fini par sortir... On aura tout vu, tout entendu sur ce nouvel album des anglais. Une campagne médiatique via Internet crypto-occulto-conspirationniste, des extraits de 30 secondes qui faisaient très très peur, une première sortie sous forme d’hommage a peine déguisé à Queen, une symphonie en trois parties... tellement qu’on avait fini par prendre peur et que les détracteurs, plus virulents que jamais, avaient affirmé : "C’est une daube" avant même qu’il ne sorte.

Mais la réalité est tout autre et a pour moi un goût doux-amer de non-évènement. D’abord, non, l’album n’est pas nul. C’est Muse, qu’est-ce que vous croyiez ? Qu’ils allaient abandonner comme ça leur grandiloquence un peu gamine ? Qu’ils allaient jouer de la folk ? Oh, voyons...

Ensuite, non, l’album n’est pas vraiment bon non plus. Vérolé par des rêves de grandeur un peu cheap, un peu eighties même (Oh, le faiblard Undisclosed Desires, qui ne réussit même pas à sonner aussi bon que du Wolfsheim imitant Mesh imitant Depeche Mode ! Oh ! L’affreux mélange de style de I belong to you ! Oh ! Les vilains sons, les vilains soli de Guiding Light, seul vrai ratage total du disque, appelant furieusement la touche avance rapide de l’auditeur...), le disque garde tout de même une belle cohérence.

Comme souvent chez les groupes de l’ampleur qu’a prise Muse, ce sont les morceaux lourds et efficaces qui remportent la mise, présageant d’un beau passage en live (Uprising, MK Ultra, très bons) mais aussi, surprise, ce qui faisait le plus peur, c’est à dire la symphonie et les titres plus audacieux (Resistance).

Au final, on blâmera :

1. Les fans purs et durs qui crient au génie absolu et à la tuerie. N’abusons pas non plus, Muse a déjà fait beaucoup mieux que ce disque.

2. Les détracteurs aveugles et sourds qui vomissent le disque. N’abusons pas non plus, on a déjà entendu bien pire galette.