Premier album du Parisien Axel Rigaud, Transformation s’étend sur neuf pistes laissant libre cours à une créativité évidente. Les habitués du label n5MD ne seront pas étonnés d’y retrouver les quelques syncopées minimalistes qui ornent la quasi-exclusivité des sorties de la firme californienne, mais celles-ci sont ici associées à des vents qui orientent clairement l’ensemble vers l’electro-jazz.

Dès le massif New Land introductif, le spectre de John Coltrane plane sur un ensemble rapidement teinté par la coloration du saxophone et des flûtes. Mais les puristes des instruments à vent n’y trouveront pas nécessairement leur compte tant celui qui a étudié au Conservatoire de Châlons-en-Champagne prend plaisir à manipuler les sonorités.

Certains titres penchent davantage vers l’une ou l’autre des orientations, des textures ambient de Perception aux circonvolutions jazzy de Totem, mais que ce soit dans la cohabitation (Solitude, Dare) ou l’alternance, ces influences nourrissent communément un spleen minimaliste et granuleux. Quatre ans après un premier EP prometteur, Axel Rigaud s’émancipe et cette mue permet au riche catalogue de n5MD d’être étoffé par une sortie singulière et ambitieuse.