Le streaming du jour #1635 : IRM presents - ’IRMxTP Part IV - Isn’t It Too Dreamy ? (A Place Both Wonderful and Strange)’

Sur une fameuse réplique de la charmante Audrey finalement de retour dans l’épisode 12 de la saison 3 le week-end dernier, cette quatrième partie de notre compilation IRM x Twin Peaks esquisse à coups de mélodies impressionnistes, de synthés pastel et de drones évanescents un portail vers la dimension la plus onirique, candide et dégagée de l’univers de la série, celle où continue de flotter le romantisme vaporeux d’Angelo Badalamenti entre deux chausse-trappes plus insidieuses voire inquiétantes mais toujours protégé de la menace environnante par le plus éthéré des cocons ambient.

Au menu donc de ce volet mastérisé de main de maître par Alexander Vatagin (déjà responsable de notre volume II), certainement le plus serein du projet tout entier à l’image de sa cover séraphique signée Han Leese (illustrateur attitré du label IDM belge Xtraplex qu’on suit et qu’on adore à IRM) : une nouvelle variation jazzy hommage à la sensuelle Audrey d’il y a 26 ans et à sa danse mi-naïve mi-lascive au Double R Diner par les Chevrons de Matt Christensen (Zelienople) en entrée ; les délicats joyaux post-classiques aux récurrences hypnotiques des pensionnaires du label Home Normal Stefano Guzzetti et James Murray en plats de résistance d’une légèreté à toute épreuve ; les purgatoires lynchiens spleenétiques et brumeux de Benoît Pioulard, Witxes et Franck Vigroux en accompagnements de choix ; les douces rêveries synthétiques de 36 (en vidéo par l’ami Nicotine ci-dessous) et Fabio Orsi en entremets classieux ; l’électronica onirique respectivement planante, tropicale et lo-fi de Beajn, People’s Palms et Roommate en spécialités maison (que l’on espère voir bientôt dépasser les limites d’un cercle d’initiés bien trop étroit pour leur talent), le dernier avec ses beats plus percutants pouvant également servir de trou normand ; et enfin les miniatures minimales d’ant’lrd et Emboe en guise de desserts gourmands à déguster sans faim... ou sans fin ?

Back to Twin Peaks | Beyond the Devil from Nicotine on Vimeo.



Car c’est la figure du cercle enveloppant, de la boucle hypnotique, de l’orbite extra-dimensionnelles en constante révolution qui domine cette enclave d’outre-rêve étrange et merveilleuse aux issues illusoires (cf. les deux portes de 36 ou encore le questionnement final d’Emmanuel Boeuf, "how can I leave ?"), où l’on finirait par souhaiter se perdre à tout jamais tant son atmosphère d’ensemble et la fascination générée par tant de compos échappant à la gravité s’avèrent propices à l’abandon des sens, pour le grand bien de notre subconscient.



English Version



On a famous quote from the charming Audrey finally back in episode 12 of the 3rd season last weekend, this fourth part of our IRM x Twin Peaks compilation project sketches with impressionist melodies, pastel synths and evanescent drones a portal towards the most dreamlike, candid and cloudless dimension of the series, where the misty romanticism of Angelo Badalamenti keeps floating between more insidious or even worrying trapdoors, still protected though from the surrounding threats by the most ethereal ambient cocoon.

Therefore, on the menu of this new installment masterfully mastered by Alexander Vatagin (already responsible for our volume II), certainly the most serene part of the entire project similar to its seraphic cover offered by Han Leese (illustrator of the Belgian IDM label Xtraplex that IRM has been following closely for a while) : another jazzy variation tribute to the sensual Audrey from 26 years ago and her naively lascivious dance at the Double R Diner by the Chevrons of Matt Christensen (Zelienople) as an appetizer ; the delicate post-classical jewels full of hypnotic recurrences from Home Normal alumni Stefano Guzzetti and James Murray as main courses of unswerving lightness ; the melancholic and foggy lynchian purgatories of Benoît Pioulard, Witxes and Franck Vigroux as luxurious side dishes ; the sweet synthetic reveries of 36 (in video by our friend Nicotine just above) and Fabio Orsi as classy entremets ; the dreamlike electronica respectively spacey, tropical and lo-fi of Beajn, People’s Palms and Roommate as house specialties (which we hope to see shine very soon beyond the limits of a circle of select few followers far too narrow for their talent) ; and finally the minimalist miniatures of ant’lrd and Emboe as gourmet desserts to taste without starvation... or termination ?

For it is the figure of the endless enveloping circle, of the hypnotic loop, of the extra-dimensional orbit in constant revolution that dominates this strange and wonderful enclave from outer-dreams with its illusory exits (see the "two doors" of 36 or the ultimate questioning of Emmanuel Boeuf, "how can I leave ?"), in which we could end up wishing to lose ourselves forever : indeed, the overall atmosphere as well as the fascination produced by so many tracks escaping gravity turn out to be suitable to the abandonment of senses, for the greater good of our subconscious.