Violet Indiana - Russian Doll
Un retour en force du son Robin Guthrie, qui fit les beaux jours des Cocteau Twins, accompagné de la voix splendide de la vénéneuse Siobhan De Maré
1. Never Enough
2. Quelque Jour
3. (My Baby Was A) Cheat
4. New Girl
5. The Visit
6. You
7. Touch Me
8. Innocent
9. Beyond The Furr
10. Close The World
A l’heure où on parlait à demi-voix d’une éventuelle reformation des Cocteau Twins (qui n’a finalement pas eu lieu), la seule vraie bonne surprise venant de notre gourou tranquille de la six cordes à tous, je veux dire Robin Guthrie, a été en cette fin d’année dernière la sortie du deuxième véritable album de son super groupe Violet Indiana.
Enfin, groupe, je veux dire duo. Et super, pour moi. Imaginez en effet la magie de la bande-son des Cocteau Twins comme écrin de velours sur lequel se pose la sublime voix ultra suave de la non moins sublime Siobhan de Maré, ex-Mono, transfuge donc de la scène trip-hop.
Sur un très beau premier album, Roulette , la magie avait fonctionné, mais, un peu endeuillés de la fin des Cocteau que nous étions, nous n’avions pas assez prêté attention jusqu’à la sortie de la compilation Casino qui regroupait les splendides EP du groupe.
Que penser d’un deuxième album, alors, me direz-vous ? Dès les premières notes, on tient le bon bout, notre coeur lâche. Ces arpèges de guitare, ce son cristallin, c’est... c’est...
hé oui, Robin a retrouvé le feu sacré et le SON, le SON qui avait fait les Cocteau Twins. Et la voix de Siobhan, moins alambiquée mains non moins pure que celle de Liz Fraser (reprendre ce flambeau était rude, mais elle a su le faire avec un brio incroyable !) navigue sur ce joyau de pop même pas trop étherée... et le refrain lumineux arrive, et là, c’est tout l’univers de Guthrie qui surgit : les superpositions de voix et de nappes (on ne regrette même pas les langages incompréhensibles des Cocteau Twins du début), les guitares qui tourbillonnent, la batterie lointaine qui claque. On sait que ce disque sera beau, qu’il sera bon, et on ne se trompe pas.
Deuxième titre, changement de décor, c’est Siobhan qui tient les rênes, et on retrouve avec charme le côté suranné, arty et sucré de la trip-hop de Mono, les boîtes à rythmes sur boucles avec chant phrasé, ce côté "chic" avec le refrain en français, une bande son un peu film noir...
Tout l’album naviguera très exactement entre ces deux eaux, définies dès le premier morceau : pile-poil entre les obsessions "à la Cocteau" guitaristiques de sieur Guthrie (New Girl, You) et les loops diaboliquement sexy de Mademoiselle de Maré. Le final, Close the world, sur sa nappe de pianos et de synthés lointains, ponctuée ça et là de la guitare inimitable de Robin, en attendant l’inévitable montée en puissance, est une merveille.
Bref, même si les Cocteau Twins ne se reforment jamais, après tout, ce n’est pas grave, son génie créateur fait encore des disques dans la même veine, en fait.
Les détracteurs des Cocteau Twins n’aimeront pas, c’est sûr. Quant aux autres...
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