Jusque dans sa manière de se faire connaître, Herlights est un individu particulièrement discret. Si, dans les couloirs de la rédaction, nous recevons régulièrement des liens et autres revues de presse louant les mérites d’un artiste, rares sont ceux qui, comme le Russe, se contentent de communiquer le lien de leur page Bandcamp sans aucune autre explication.

La démarche est finalement intrigante, et parvient à susciter une certaine curiosité. Surtout, elle évite l’écueil des promoteurs qui, pour maximiser les chances de leur poulain, n’hésitent pas à le comparer à des artistes confirmés avec lesquels le lien de filiation peut aisément nous échapper.

A ce petit jeu, les intermédiaires auraient toutefois pu s’en donner à cœur joie avec ce One Day dans lequel on trouve aussi bien du Interpol première génération (Morning Song), la comparaison étant facilitée par une certaine accointance vocale avec Paul Banks, que du Joy Division (One Day).

Mais ici, la musique se suffit. Au barycentre des influences évoquées précédemment s’en greffent d’autres issues de la coldwave, du post-punk et même du shoegaze. Un charmant melting-pot donc, qui de Ride aux Cure, emprunte à tous les horizons sans manquer de cohérence d’ensemble. Certes, la démarche est plus évidente sur un EP, et il conviendra d’éviter l’écueil de la redite sur le prochain LP. Mais le Russe semblant être l’homme de peu de mots, les risques de se répéter paraissent relativement réduits.