Le streaming du jour #1402 : Making Judy Smile - s/t

"Les Franz Ferdinand racontaient souvent en interview qu’ils faisaient de la musique pour faire danser les filles. Plus modestement, je me dis que si j’arrive à les faire sourire, ce n’est déjà pas si mal !". D’emblée, Frédéric Roussigné sait attirer d’une manière décalée l’intérêt de l’auditeur. Il y a en effet bien longtemps que les Écossais ne nous intéressent plus particulièrement, mais les motivations du Rennais ne sont finalement pas dénuées d’intérêt au moment de comprendre sa démarche artistique.
Modestie contre grandiloquence, mais jamais au détriment d’une forme d’ambition, oubliez toute dimension trop ouvertement accrocheuse, Making Judy Smile est un projet intimiste autour duquel l’authenticité de son leader ne peut être remise en question tant elle agrippe l’auditeur dès les premiers accords de guitare pour ne lui laisser de l’air que lorsque, à intervalles réguliers, le Rennais choisit délibérément de relâcher la pression.
Ce projet baptisé en hommage au huitième titre du Going Blank Again de Ride s’ouvre, dans le cadre de cet EP, à certaines influences extérieures puisque Sylvain Texier (The Last Morning Soundtrack, Fragments) assure les parties aux claviers, à la batterie ainsi que diverses percussions, venant ainsi prêter main forte à Frédéric Roussigné, jusqu’alors seul maître à bord.
Si le savoir-faire de Sylvain Texier et son amour pour l’exploration de contrées froides et intimistes apparaissent clairement sur les claviers du I Don’t Mind If You Don’t Believe Me final, c’est surtout la majesté de la symbiose de ces deux univers de toute manière peu éloignés qui permet au charme d’opérer.
Au regard de l’osmose qui se dégage d’un ensemble varié pouvant ponctuellement évoquer aussi bien le Eels de Daisies of The Galaxy (All I Need et ses parties à l’harmonica) que Gravenhurst (Won’t You Shine), l’alchimie est en tout cas évidente et à défaut de la faire sourire, on n’attend plus que de rejoindre Judy sur la côte Malouine afin de s’éprouver en sautant du fameux plongeoir jouxtant la piscine de mer, immortalisé par le photographe Renan Péron dont le travail a été retenu pour illustrer cet EP éponyme.


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