Si l’on regrette souvent le trop-plein d’émotion, de lyrisme et d’emphase mélodique qui semble avoir gagné l’IDM dernièrement, tendance qui phagocyte même des labels entiers depuis le début de la décennie, on peut au moins être certain que l’Allemand Simon Schikora ne tombera pas dans cet écueil.

Meilleure sortie de l’écurie de son compatriote Dirk Geiger cette année, Hotaru Bay revient en effet aux fondamentaux de Raumklang Music et à l’image du titre sans chichis de ce premier opus en 4 ans, reprend les choses là où l’excellent Shades de son side project Grauraum les avait laissées en 2011 : entre rigueur industrielle d’une assise rythmique texturée école Gridlock/Autechre et langueur spleenétique des vagues stellaires qui contemplent en surplomb nos errements solitaires.

Épurées dans leurs progressions, profondes dans leurs contrastes (5.24 am en incarnant sans doute la quintessence), ces 11songs+one alternent ainsi méditations sci-fi toutes en nappes mélancoliques et en beats anguleux (And Do Not Ever Apologize For Anything, Moskenstraumen), replis sur soi distillant un malaise insidieux (One Of These Days, Cause & Effect), machines à rêves aux élans plus fébriles (Hasensalat) voire anxiogènes et presque goth aux entournures (Domainverszagen), pour finalement laisser leurs pulsations implosives engloutir pour de bon les mélodies synthétiques qui les maintenaient à distance des ténèbres froides de l’espace à mesure que l’isolement ronge (The Gift Of Solitude) :