Boucles électro-acoustiques, entrelacs de textures digitales et bruit statique en mutation, cordes et pulsations glitchées, piano introspectif, percussions tribales empilées jusqu’à l’abstraction, field recordings urbains, poèmes d’enfants en coréen... autant d’éléments disparates qui se télescopent sur cet étrange album-monde composé et enregistré en résidence à Séoul par Fernando Visockis, et dont la gageure est de retranscrire "l’expérience coréenne" de notre exilé brésilien sans jamais tomber dans l’expérimentation creuse pour installation d’art contemporain.

Référence au plat local préféré de l’intéressé à base d’intestin de porc grillé, de légumes et de champignons (eh oui on en apprend tous les jours avec IRM !), Gopchang Leftovers 곱창찌꺼기 est ainsi un album d’impressions, une suite d’instantanés marqués par divers quartiers de la capitale sud-coréenne que les morceaux documentent autant qu’ils en saisissent le foisonnement déboussolant pour l’artiste en terre étrangère, partagé entre fascination, inspiration et interrogations. Exit la sempiternelle opposition entre tradition et modernité, le successeur du fabuleux Textures In Sight est résolument d’avant-garde et nous confronte, non sans une certaine poésie, au vertige schizophrénique du jetlag culturel et psychologique :