Un intitulé volontairement flou qui donne lieu à des rapprochements parfois incongrus, comme trouver à la suite les dédales anguleux d’Autechre et le groove rondelet des Heliocentrics, les mutations exigeantes d’Undermathic et le lyrisme pop de Zoon Van Snook. Pourquoi ce choix ? Peut-être pour caser quelques disques inclassables ailleurs, ou simplement pour enfoncer des portes ouvertes en partant du principe que l’ivresse se moque des étiquettes, une ivresse, vous l’aurez compris, qui trouve souvent sa source ici dans les rythmiques, de l’IDM au jazz moderne en passant par l’abstract hip-hop, l’électronica, le dub ou la techno.

Au bord de la schizophrénie sans être hors de portée, le dernier géant de l’écurie Warp est plus que jamais en quête d’humanité dans cette nouvelle matrice-labyrinthe aux beats anxieux et aux architectures chancelantes, laissant planer un mélange d’appréhension et de fascination pour le vide physique autant qu’existentiel. Toujours aux avant-postes et au-dessus de la mêlée le do Brown/Booth, mais surtout toujours captivant !

"La crème de ces rencontres pas comme les autres, mêlant plus que jamais abstraction et sensualité au gré des vocalises paisibles ou passionnées, des cascades rythmiques fougueuses et déstructurées ou des flots de cordes digitales aux allures de guitare vénusienne."

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"Ténébreuse, organique et constamment en mutation, l’IDM du Canadien rivalise de groove épileptique et de malaise rampant avec les abstractions somatiques des géniaux Badun ou Phoenecia."

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"Ce deuxième opus du combo jazz/funk de Jake Ferguson et Malcolm Catto nous happe sans avoir l’air d’y toucher dans son flot d’abstractions droguées, privilégiant la construction d’une atmosphère qui doit autant au cinéma d’exploitation qu’aux giallos italiens ou aux feuilletons sonores du BBC Workshop."

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"Un tourbillon dense mais finement détaillé d’émotions contradictoires télescopant tension implosive des rythmiques de laborantin et poésie des percussions de sons trouvés, nappes analogiques pullulantes et mélodies épurées gonflant lentement sous la masse mouvante de la production, une beauté sans cesse sur le fil et pourtant capable de vous décoller les neurones par milliers à chaque coup de butoir martial de ces reflux du subconscient."

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"La musique du Bristolien assume pleinement ses fantasmes d’Islande sur ce deuxième opus féérique amalgamant avec la pureté du cristal électronica délicate et cordes lancinantes (parfois nées d’instruments homemade), beats en liberté et idiophones aux éclats scintillants."

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"Spontanéité et instrumentation live sont toujours au rendez-vous sur Milk Money, de même que ce foisonnement dans les rythmiques et cette luxuriance dans les arrangements dont se nourrit la musique de Dosh à la croisée de l’électronica et du post-rock depuis le parfait The Lost Take. "

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"Une nébuleuse de beats faits de bric et de broc, de basses liquides et de blips oniriques, parfois étayés d’accords de guitare introspectifs, dont le tourbillon chromatique vous étourdit les sens et vous laisse KO."

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"Mads Lindgren ne vient pas vraiment de l’espace, et pourtant ce Danois basé à Berlin se joue des trous noirs, des pluies de météorites et autres rémanents de supernovae pour nous emmener aux confins des galaxies IDM, jazz et drum’n’bass."

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"C’est toujours du côté de Laybell mais aux manettes d’un tout nouveau quintette que le laborantin en chef des aventureux Two Left Ears laisse libre cours à son goût jamais démenti pour les jams électroniques post-modernes au groove ténébreux et alambiqué."

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11. Saroos - Return

Renouant avec l’épure abstract aux beats plus syncopés du premier album éponyme des Allemands tout en continuant de creuser cette veine onirique et psyché à la croisée du krautrock et de l’électronique qui faisait toute la profondeur du nébuleux See Me Not, Return marque l’aboutissement du style Saroos et fait voyager loin, de rêveries narcotiques en fantasmes orientaux. Envoûtant.

12. Kingbastard - Subspace

"Aux manettes de ce fantasme d’aventures stellaires à nul autre pareil, l’Anglais Chris Weeks dont l’odyssée spatiale claustro du récent The Lost Cosmonaut trouve ici le parfait contrepied à ses drones austères dans un imaginaire tout aussi ténébreux mais plus éclaté, kaléidoscope de matière noire et de poussières de rêve."

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13. Tangent - 1mk2

Sorti ne nulle part, le duo hollandais met la barre haute sur ce premier album d’IDM sombre et sous haute tension dont le beatmaking post-indus implosif et autres séismes texturées des nappes analogiques évoquent, entre deux incursions plus light et mélodiques, la tectonique cosmogonique d’un Access To Arakasa. Saisissant.

14. krill.minima - Sekundenschlaf

"Aussi fuyant et fourmillant qu’un banc de krill perdu quelque part entre la Jamaïque et l’Antarctique, le dub-ambient de cet alter-ego trop méconnu de Marsen Jules balaie les grands fonds de son faisceau opalescent, au gré des courants faussement caressants de ce petit chef-d’œuvre élégant et inquiet."

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15. Arovane - Ve Palor

"L’Allemand est acéré comme rarement sur ces 12 titres warpiens où la radicalité des rythmiques escarpées et des distos alambiquées le dispute à l’étrange familiarité de ces mélodies d’outre-rêve, minimalistes mais jamais simplistes ou cliché."

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16. Boomruin - Monochrome

"Cette réédition sur bande par le label I Had An Accident d’une sortie digitale autoproduite de 2012 renoue avec l’abstract aventureux des grandes heures du label Mo’Wax, approche cinématographique du beat ne s’en construit pas néanmoins sur de beaux télescopages de samples en tous genres."

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17. Famine - Anachronisms

"Entre musique tribale venue d’un futur où les machines rêvent de moutons en polystyrène expansé et se bouffent entre elles dans une orgie arrosée à la soude caustique, techno indus perdue dans l’espace et groove déliquescent plein de grouillements informes, Anachronisms est à l’image des autres disques de son auteur, génialement imparfait et passionnant de bout en bout."

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18. SIMM - Visitor

"Ressuscité d’un hiatus de 16 ans, Eraldo Bernocchi débarque chez Ohm Resistance avec le dub doomesque aux ambiances horrifiques de ce projet solo rescapé des 90s, frappé du même contraste entre basses massives et nappes de matière noire aux effluves insidieux."

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19. 3:33 - Bicameral Brain

Le collectif de producteurs le plus radical du hip-hop actuel ne s’est pas cantonné longtemps aux albums de remixes même brillants, en atteste ce gargantuesque double album d’instrus crépusculaires dont les drums saturés claquent en eaux troubles sur fond de textures dark ambient et de synthés viciés, des atmosphères mystiques et fantasmagoriques qui prennent nettement le dessus sur un second CD aux beats plus feutrés voire absents.

20. Kelpe - Fourth : The Golden Eagle

"Le meilleur album du Londonien Kel McKeown qui n’avait jamais aussi bien amalgamé sur un album entier syncopations organiques, envolées cosmiques, distorsions wonky et roulements free jazz."

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21. Sturqen - Neophobia

"Le duo de Porto admet sa phobie des expériences nouvelles et reprend la pelle hydraulique pour creuser à même la roche ce sillon harsh techno parvenu on ne sait trop comment à mettre d’accord les amateurs de raves malaisantes et les férus d’électro-indus expérimentale."

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22. Ill Clinton - Ragnarok

"L’Américain moitié du duo de producteurs US Natives impressionne par son économie de moyens et l’élégance viciée de ses instrus en clair-obscur, quelque chose des meilleures productions d’Havoc dans les 90s mais avec ce feeling abstract propice aux plus belles divagations mentales."

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23. Ambot - A

"6 titres fleuves d’IDM onirique aux rythmiques caoutchouteuses qui n’auraient pas dépareillé sur le Warp de la grande époque, revisitant avec brio l’héritage d’Autechre ou Boards Of Canada."

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24. Free The Robots - The Balance

Avec Daedelus rattrapé du côté d’Anticon par le sérieux et l’académisme qu’il avait toujours fuis, il faudra désormais compter sur le Californien Chris Alfaro pour reprendre le flambeau de cette électro baroque dopée au psychédélisme rétro et aux emballements rythmiques du jazz, qui ne craint pas de mêler samples désuets, groove africanisant, featurings de voix capiteuses et futurisme décadent. Réjouissant.

25. Brou de Noix - 000

"000 sent bon l’after d’apocalypse et la transe du côté obscur, ça sature, ça prolifère et les couleurs battent en retrait, l’atmosphère est plombée et l’épopée déjà vouée aux ténèbres du caveau. Et pourtant, on prend son pied sans discontinuer au gré de ces incursions ethniques, techno-indus, IDM ou trip-hop."

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26. Zeitgeber - Zeitgeber
27. Vampire Slayer - Makeout Weird
28. John Lemke - People Do
29. r.roo - Exist
30. Monade - Own Your Ghost
31. Fernando Visockis - Textures In Sight
32. Nebulo - Castles
33. Boards Of Canada - Tomorrow’s Harvest
34. Nienvox - Space Castles, Love Songs
35. Dadub - You Are Eternity
36. Ochre - National Ignition
37. Senking - Capsize Recovery
38. Holden - The Inheritors
39. SHXCXCHCXSH - STRGTHS
40. Sole - WHITENOISE : nomoredystopias
41. Ohm Meta - Nego
42. Huron - The Other Side Of Reality
43. The Green Kingdom - Dustloops : Memory Fragments
44. Gimu & Jii-Music - Has Never Been
45. VNDL - Gahrena : Structures
46. Jeremy Bible - I Am Very Uncomfortable Most Of The Time
47. Matter - Biorhexistasy
48. Midimode - Spaceability
49. Diaphane - Lifeforms
50. Feend - Secrets / Matmos - The Marriage Of True Minds

1. Autechre - L-event

"26 minutes d’obsessions schizophrènes et grouillantes revenues tout droit du temps de Chiastic Slide ou peut-être même plus encore du génial Confield. "

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2. Teebs & Prefuse 73 - Sons Of The Morning

"Quel choix plus évident que Teebs pour accompagner le natif de Miami sur ces 7 titres hypnagogiques tout en beats voilés et nappes mouvantes, véritable appel aux rêves éveillés indubitablement marqué par le goût du beatmaker de L.A. pour les cascades de percussions brumeuses et les pulsations syncopées ?"

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3. Melodium - Lixiviat / Lixiviat 2

"Toujours aussi oniriques, fréquences cristallines et beats métronomiques s’entremêlent en polyrythmies somatiques dont la légèreté des volutes psyché la dispute à la pesanteur anxieuse de ces agglomérats de son trouvés qui en constituent les fondations."

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4. Bruma - Architect Method

"Entre ambient-techno d’avant-garde et IDM déstructurée, Architect Method se présente comme un monument de tension interne aux tonalités contrastées et aux structures mouvantes, mais n’oublie pas pour autant à l’image de ses illustres aînés de laisser respirer sous l’abstraction des flux tectoniques un groove faussement répétitif aux élans hypnotiques."

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5. VNDL - Étoiles

"Voir le Montréalais débarquer sur le label des Plaster, Sturqen et autre Matter est une satisfaction tant son goût pour la tectonique des beats chaotiques et des nappes organiques colle à la perfection avec l’esthétique sans concession que développent Kotra et ses poulains depuis 7 ans maintenant."

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6. Nebulo - Basements
7. A.M. Architect - Pattern Language
8. Rainbow Lorikeet - Mind’s Far Continents
9. Access To Arasaka - Écrasez L’Infâme
10. Kaeba - Mirrorless
11. Cock & Swan - Moonchill
12. Plaster - Nemesis / Monade XV
13. Под Катом - Плоскости
14. Dr. Quandary - Wayfarers
15. Kratos Himself - A Town Called Imaginarium
16. LeGaScred - Breath
17. NOV∆R - Wallflower
18. Flint Kids - Day Nil
19. Bouwakanja - Saturne Invoc
20. Zeitgeber - Body Out/Body In

1. Fuji Kureta - Cacti

2. BLN - Naked (feat. Luiza Zan)

3. The Heliocentrics - Collateral Damage

4. Boomruin - Haz

5. Zoon Van Snook - Thufur Thoroughfare (feat. Benni Hemm Hemm)

The Black Dog, Emika, Jon Hopkins, Mnemonic (je reviendrai par contre sur le superbe disque de son side project Architrav dans un prochain bilan), Moderat.