Le streaming du jour #474 : i AM esper - ’The Arc Of A Tree, And The Shape Of A Cloud EP’, ’Sun & Moon : Between Dimensions’ & ’Floating Black’

Attaché au format physique et à un certain esprit DIY qui a malheureusement tendance à se perdre y compris dans le drone qui doit pourtant énormément aux caves et aux CD-R passés de main en main, l’Américain Justin Palmieri avait déjà lancé l’an dernier son propre label Salamander Lane Productions, éditant sur cassette ou CD-R 3" les œuvres d’une poignée de soundscapers méconnus sous nos latitudes (citons notamment l’Ukrainien Saturn Form Essence ou le Russe Nebula VII) et quelques-uns de ses propres albums, son impressionnante productivité en tant qu’i AM esper ne lui permettant pas de trouver à tout coup la structure adéquate pour rendre justice à ses instrumentaux épurés, tout à la fois méditatifs et abrasifs.

Mais voilà, publier en dur ça a son prix, ce qui nous amène aujourd’hui à vous parler de Mysterious Fur Records, second label dont les sorties exclusivement digitales serviront à financer les projets du premier. En guise de première référence, on retrouve donc ces jours-ci, et comme souvent en écoute via Bandcamp, l’EP The Arc Of A Tree, And The Shape Of A Cloud, soit quatre titres qui font la part belle aux boucles de guitare lancinantes de l’Américain dont le drone traîne ici son spleen en clair-obscur aux confins d’un shoegaze onirique et d’un post-rock contemplatif :


Souvent associé au dark ambient, au drone doom voire même au black metal auquel il a parfois rendu en tant qu’amateur éclairé un hommage appuyé, Justin Palmieri a entre-temps changé de logo, pour coller davantage à l’esthétique plus délicate et feutrée qu’il privilégie désormais sur nombre de sorties (cf. déjà ici). L’occasion de revenir sur le récent Sun & Moon : Between Dimensions dont l’intitulé même semble faire référence à un album du duo drone-folk Natural Snow Buildings. Une influence avouée pour le guitariste de New Brunswick dont les rêveries solaires puis lunaires atteignent ici des sommets d’élégance hypnotique et de subtilité mouvante, aussi bien dans leurs passages les plus massifs que dans leurs incursions ouvertement mélodiques (cf. le superbe Sun : 3) :


Quant à Floating Black, toujours disponible en cassette et CD, il remonte à quelques mois déjà et déroule sur cinq longs morceaux ses distorsions narcotiques mâtinées de blues cotonneux pour trois-quarts d’heure de quiétude électrique... du moins en apparence, puisque à l’instar de la bourgade aux pics jumeaux chère à David Lynch que référence la dernière piste, la musique d’i AM esper n’est pas avare en recoins sombres, étranges ou inquiétants :


Streaming du jour - 03.08.2012 par RabbitInYourHeadlights
... et plus si affinités ...
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