Les rêveries opiacées ont le vent en poupe, et pas seulement auprès des nostalgiques du krautrock.

Pour preuve, après Clinic, Broadcast ou plus récemment Fenster, c’est au tour du duo de Malmö Death And Vanilla de s’attaquer aux synthés moog ondulants, percussions hypnotiques et autres vocalises en écho typiques de la pop psychédélique des 60’s, versant plutôt fantomatique avec ce premier album éponyme sorti ces jours-ci sur le label français Hands In The Dark déjà distributeur chez nous de l’excellent Sacred Harp.

De ses premières expérimentations dans un grenier avec vue sur le plus vaste cimetière de la métropole scandinave, Marleen Nilsson et Anders Hansson, révélés en 2010 par un single remarqué, Between Circles, du côté feu Beko DSL, ont en effet conservé une prédilection pour les atmosphères gothiques et la reverb fantomatique, ce qui ne les empêche pas de cultiver un côté plus léger, presque lounge avec l’utilisation récurrente d’une vibraphonette aux sonorités cristallines soulignées notamment par la guitare acoustique de From Elsewhere, les effets colorés de Library Goblin ou les basses rondes du single Cul-De-Sac :

Mais finalement, quoi de mieux pour illustrer la musique des Suédois que les abstractions minimalistes de Marcel Duchamp ou les sombres visions oniriques de Georges Franju ?