A peine plus d’un an entre les deux dernières sorties du trio de Malmö, et pourtant que de chemin parcouru depuis la folktronica en clair-obscur, glitchy et embrumée, du superbe Trilogi et de son prédécesseur Na Na Ni aux sonorités tantôt cristallines ou plus étouffées, marqués par l’innocence et les terreurs de l’enfance.

L’électronique se fait en effet prépondérante sur Flora, une électro toujours aussi nébuleuse mais nettement plus dark, grouillante et chaotique qui tranche avec les mélodies vocales plus catchy qu’à l’accoutumée de Fredrik Hultin (cf. les tubesques Chrome Cavities et Inventress Of Ill). Beats synthétiques, nappes analogiques, basses saturées et percussions organiques, doublés du souffle lyrique des arrangements de cuivres ou de cordes, viennent ainsi accoucher d’un véritable équivalent gothique et onirique aux derniers opus de The Album Leaf, participant de cet élan primal qui habite plus que jamais le chant du Suédois à rapprocher désormais de celui de son compatriote José González. Un groupe encore trop peu connu dans nos contrées et dont on vous engage à découvrir sans plus tarder l’univers singulier via Bandcamp.