Après le jazz plus "light" de Miles Away le mois dernier - en hommage à Coltrane, Pharoah Sanders, Roy Ayers, Larry Young ou encore Phil Ranelin des récemment reformés Tribe - déjà signé sous l’identité de l’un de ces pseudo-groupes inventés par le touche-à-tout californien à l’occasion du projet Yesterdays Universe et tirant subtilement sur un jazz fusion mâtiné de discrètes réminiscences hip-hop, psychédéliques ou encore sud-américaines, c’est sous le nom de Young Jazz Rebels que nous revient Madlib, décidément omniprésent en ce début d’année entre ses Medecine Show mensuels (qui comptent déjà un sommet avec le volume 2 mixant sur près de 80 minutes pop, folk et jazz brésiliens) et ses productions pour le nouvel opus d’Erykah Badu en approche rapide.

Transportant les effluves du psyché-jazz cosmique et chaotique de Sun Ra auquel un titre de l’album rend expressément hommage, des envoûtements tribaux d’un afro-jazz originel aux allures de rituel possédé, des abstractions groovesques et organiques de Flying Lotus ou encore d’un free jazz totalement déconstruit, c’est un véritable vent de liberté qui souffle sur ces 18 courts morceaux dépassant le stade de simples ébauches à la J Dilla pour en arriver à se couler entre deux saillies bruitistes dans les réminiscences mélodiques d’un néo-romantisme à la Terence Blanchard sans avoir l’air d’y toucher. Passionnant.