Le streaming du jour #1572 : Ships In The Night - ’Myriologues’

Un EP homonyme en 2015, puis un autre intitulé Wire & Light l’année suivante. Ships In The Night avait déjà planté les bases de son inspiration musicale sur ces deux premières livraisons, mais il lui restait à appréhender l’épreuve du long-format.
Un cap au-dessus duquel l’Américaine s’établit sans difficulté. Ou plutôt à la force d’entrailles tellement massives qu’une si petite montagne ne pouvait pas l’intimider. En effet, il ne semble pas si facile d’impressionner Alethea Leventhal et celle-ci ancre ses compositions dans un univers sombre et profond qui rappelle parfois le Portishead de la première heure ou plus encore Exploded View. Deux formations dominées par une voix féminine inclassable. Tout sauf un hasard.
En effet, le chant de Ships In The Night fait partie de ceux qui marquent les esprits tant les harmonies délicates sont mâtinées d’une couche d’éther qui contribue à installer en permanence une incertitude sensorielle. Si un rapprochement devait être effectué, ce serait potentiellement du côté de Julee Cruise ou Hope Sandoval qu’il faudrait se diriger. Les synthétiseurs froids et les percussions métronomiques, parfois étouffées mais toujours intransigeantes, rappellent même Massive Attack. Comme un symbole, il y a quelque chose de The Spoils, collaboration entre les deux derniers artistes cités - le combo bristolien et la chanteuse de Mazzy Star - sur Deathless.
Capable d’évoquer une oraison funèbre décomplexée (Elegy) et de proposer une synthpop underground (Dark Places), une vaporwave cotonneuse (In Dreams) ou même de s’orienter vers une pop atmosphérique transcendante par sa clarté (Myriologues), Ships In The Night présente une palette sonore aussi large que cohérente et profonde. Celle qui dit s’inspirer de Mazzy Star et Brian Eno est assurément l’une de ces artistes pour lesquelles il n’est pas trop hâtif d’affirmer qu’elle a déjà un univers. Et celui-ci est aussi fascinant que réjouissant. La beauté dans la tourmente, en quelque sorte.
Myriologues fait donc partie de ces disques dont on sait déjà qu’ils gagneront en profondeur au fil des écoutes. La densité est perceptible dès la première attention qui lui est accordée, mais il faudra s’y replonger plus sérieusement pour en percevoir toute l’immensité.


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