Finalement prévu pour une sortie le 19 mars chez Head Records, le quatrième album des flamboyants Poitevins se dévoile dans l’intervalle chez nos confrères de Mowno. Attachez vos ceintures !

AF127 démarre en effet sur les chapeaux de roues, mais que les trois singles déjà connus dont l’énergie frontale truste la première partie d’album ne trompent pas les admirateurs de Stereodrama ou The Bay Of Future Passed, Microfilm n’a pas abandonné son ambition atmosphérique.

Ainsi, ces quelques titres électriques toute batterie en avant en côtoient d’autres nettement plus insidieux tels que le poignant Icebar, le sinueux Claude ou le bluesy Stranden, autant de morceaux dont les montées en tension progressives et les samples ciné en anglais comme en français renouent avec l’inspiration plus ouvertement post-rock des opus précédents, à l’image aussi et surtout du fabuleux Rio empruntant ses dialogues successifs au western désabusé de Marlon Brando La vengeance aux deux visages sur fond de basse épique et de chœurs élégiaques.

L’étiquette, néanmoins, s’avère aujourd’hui quelque peu étroite aux entournures pour Microfilm, dont les compos culminent finalement lorsque les deux univers se rejoignent le temps des parfaitement équilibrés The Intruder et Dpt. 7 mais s’avère également tentées par les démons de la pop sur les plus acoustiques et lumineux Beauregard ou Beneath The Sea, une succession d’ambiances et de tempi qui réussit l’exploit de ne pas briser la cohérence d’ensemble d’un album nourri par ses propres contrastes.