Top albums - février/mars 2022
En cette sale époque où, plus que jamais, la musique doit continuer, nous avons picoré parmi nos favoris de ces deux derniers mois une quinzaine d’indispensables que l’actualité anxiogène, souvent, n’a pas été seule à éclipser. Une grosse séance de rattrapage en somme, pour l’une des périodes de l’année les plus fécondes en sorties de qualité comme en témoignent en bas d’article nos classements personnels relativement divergents, autant de recommandations, pour la plupart en libre écoute, vouées à contrebalancer modestement la raréfaction des chroniques car malheureusement, le temps nous manque de plus en plus...
Nos albums de février/mars
1. Cloudwarmer - Gloomers / Doomers
Il n’y a guère qu’Eddie Palmer pour nous faire ce coup-là : un double album, dont chaque galette en elle-même est non seulement un album à part entière mais déjà de la durée d’un double ! Un quadruple opus, en somme, à notre époque de déficit d’attention galopant, on reconnaît bien là l’intégrité artistique quasi-suicidaire du New-Yorkais et de son compère Brett Zehner, qui agrémentent même la sortie de Gloomers/Doomers d’une petite nouvelle à la première personne de leur ami Barry Burton, dont on espère que la poignée d’esthètes susceptibles d’écouter le projet en entier la liront car elle vaut également le détour (mais lit-on encore autre chose que des tweets en 2022 ?...). Pour faire court sur ce long "double" tellement bon qu’on n’y voit pas le temps passer, Cloudwarmer oscille au gré d’intitulés toujours aussi décalés (Where Were You When Michael Caine Cured Covid ?, Haunted By Phil Collins, Tik Tok Noir ou Dana Scully, Bounty Hunter pour n’en citer que quatre) entre groove hédoniste aux influences afrojazz, trip-hop cinématographique et électro tribale aux beats et synthés plus massifs, avec quelques incursions plus réflexives faites de nappes ambient et de piano impressionniste, une parfaite mixture de coolitude, de tension et de spleen un peu hanté avec ses choeurs irréels et son feeling jazzy d’un autre temps comme le duo en a le secret depuis les grandes heures de sa précédente incarnation The Fucked Up Beat, et le 5e "album du mois" (+ 5 autres mentions... rien que ça) pour Eddie Palmer et ses différents projets en un peu plus d’un an et demi, c’est dire à quel point on vous conseille d’aller découvrir l’univers de l’Américain si ce n’est déjà fait.
(Rabbit)
2. Chapelier Fou - Ensemb7e
Chapelier Fou nous impressionne à chaque sortie tant il parvient à mêler des atours électroniques aux constructions plus baroques de ses compositions. Ce mélange soyeux et savoureux devait, assez naturellement, être mis entre parenthèses le temps d’une sortie pour s’aventurer de plus près vers l’une ou l’autre des orientations chères au Messin. C’est finalement une prestation livrée pour Arte Concert en septuor (avec violon, alto, violoncelle, piano, clarinette et batterie) qui constituera le prétexte à un tel enregistrement. Chapelier Fou revisite certains de ses titres les plus aventureux dans une configuration qui le place, peut-être plus encore que d’habitude, en barycentre des expérimentations d’Erik Satie et des fulgurances plus instantanées d’un Yann Tiersen. Fabuleux.
(Elnorton)
3. Emilie Zoé - Hello Future Me
Décidément, Émilie Zoé creuse un sillon charmant. Après The Very Start qui lui a permis de tourner dans tous les sens et un album logiquement acclamé l’année dernière avec Franz Treichler des Young Gods et Nicolas Pittet, le projet solo de la musicienne suisse est de retour, tout en épure et en dépouillement. Comme tout le monde, et surtout comme la plupart des musiciens qui vivent de la scène, Émilie Zoé a bien eu le temps de faire le tour de son piano et de sa guitare pendant environ un an... C’est ce contexte qui explique cet album sans fioriture, où les riffs de guitare sont à peine épaulés par les percussions parcimonieuses du toujours discret Nicolas Pittet. Cet accompagnement tout en retenue appuie des ritournelles introspectives, mélancoliques, parfois gothiques. Des chansons parfois simplement pop qui pourraient sembler anecdotiques, n’était-ce la grâce des arrangements, cordes, chœurs, crescendos qui les magnifient avec finesse et rappellent, comme sur les titres Hello Future Me, Apollo ou Volcan, le talent d’Émilie Zoé pour inventer des hymnes intimes et universels, fiers et inflammables, porteurs d’une émotion foudroyante qui à chaque écoute touche sa cible. D’une grâce indicible.
(Le Crapaud)
4. Tom Caruana - Strange Planet
Peu connu chez nous en dépit d’une quinzaine d’années dans le game outre-Manche avec son label Tea Sea Records, on doit à Tom Caruana, qui fraie par ailleurs avec des rappeurs appréciés dans ces pages tels que Insight, quelques succulents mashups à l’image de cette rencontre entre les Beatles et le Wu-Tang Clan et pas mal de mixes classieux. Avec Strange Planet, il élargit le champ de ses collaborations (on retrouve notamment au tracklisting Mr. Lif, Billy Woods ou Lee Scott, excusez du peu) et livre en tant que producteur un album ambitieux, comme avait pu le faire Onry Ozzborn en 2008 avec l’unique opus de The Gigantics. Ici toutefois, c’est plutôt à Edan et à son indépassable Beauty and the Beat qu’on a envie, toutes proportions gardées bien sûr, de comparer le Britannique dont les instrus télescopent collages baroques, vibe jazzy (Lost My Way), percussions orientales (Stranded), tension cinématographique des samples de soundtracks vintage (Sandbag Veteran), scratches épiques (Pig Meat) et psychédélisme porté sur le delay et sur les synthés rétro-futuristes. Un univers singulier qu’il étire sur pas moins de 23 titres émaillés par les interventions d’une armada de rappeurs inspirés, avec quelques temps faibles, forcément, mais surtout beaucoup de réussites, des plus smooth (Never Be Kings avec sa mélodie du thème de Rosemary’s Baby dénaturée au vibraphone façon jazz/funk des 70s) aux plus électrisantes (Critical Status avec Lif, digne d’un Dr. Octagon de la grande époque, ou Here’s A Sandwich avec Prince Po de feu Organized Konfusion), des plus minimalistes (ce Where Were You ? suintant d’un groove hypnotique) aux plus mélangeuses et inclassables (les merveilleux Intergalactic Observation et iKnow).
(Rabbit)
5. The Body & OAA - Enemy of Love
Pour The Body, il semble évident qu’en dépit d’un son bien à eux, reconnaissable entre mille sorties metal extrême, c’est au fil des rencontres (et des années) que celui-ci s’est forgé. Dernière en date, celle avec le producteur technoïde angelin AJ Wilson aka OAA, découvert en 2019 par le biais d’un remix de l’excellent Adamah (sur une compilation réunissant entre autres Moor Mother, Container, Lingua Ignota ou encore le regretté Peter Rehberg), faisant poser un pied supplémentaire dans une sphère industrielle qui ne rechignerait pas à faire s’exprimer sur le dancefloor les fans les plus neurasthénique du duo.
On sait donc d’emblée à la découverte de cette nouvelle collaboration qu’à l’instar de ce Remixed,, on ne sera pas en mal de machines, de basses profondes, de rythmiques martiales tapageuses et de grincements à la chaîne. Parce que si l’ensemble peut paraître une simple mise à jour d’enregistrements et de compositions estampillés The Body, passés à la moulinette électro (moins surprenant que l’americana du Leaving None But Small Birds partagé avec Big|Brave), c’est bien de l’ajout d’un troisième membre dégénéré dont il s’agit. Larsens et bruits blancs cataclysmiques s’expriment encore plus qu’à l’accoutumée et nous en font voir de toutes les couleurs... du moins toutes les nuances de gris et de noir d’un dark ambient qui ne dépasse que rarement les 60 bpm (hormis pendant les 1 min 07 du très harsh et vaguement dansant Hired Regard) et qui parfois se met en boule dans un coin de la pièce dans un excès de mélancolie. Probablement le moins facile de leurs albums mais pas le moins délicieux ni retentissant !
(Riton)
6. Shit and Shine - Phase Corrected
« Shit And Shine is back on home turf with Riot Season for another festering collection of filth and ooze » et franchement, je ne saurais mieux dire. Neuf déflagrations dont je ne suis pas bien sûr qu’il s’agisse de morceaux, neuf plaies ouvertes, purulentes et acides, neuf petits haïkus vicieux (qui oscillent tout de même entre 3 et 6 minutes) où Craig Clouse & co triturent le son, le malmènent, lui font subir moult tortures pour un résultat, encore une fois, comme toujours même, absolument sidérant. Tout est poussé systématiquement au-delà du raisonnable, tout est écrasé sous une masse psychopathe et mordante qui, comme à l’habitude, finit par s’insinuer : au début, on n’y comprend pas grand chose mais au bout d’un moment, on n’y comprend plus rien et pourtant, on reste subjugué par ce Phase Corrected qui fait littéralement vibrer les os. Inutile d’aller plus loin, c’est indescriptible. Appuyez simplement sur le lecteur et laissez Shit & Shine s’occuper du reste. Ça va bien se passer... ou pas.
(leoluce)
7. Backburner - Continuum
7 ans près le fabuleux Eclipse, le collectif indie rap canadien le plus cool de la galaxie est enfin de retour avec un troisième opus où l’on reconnaît d’emblée les productions au cordeau de Fresh Kills, MisterE et Uncle Fester, entre autres. Moins impressionnant de prime abord que ses deux prédécesseurs, Continuum se dévoile au fil des écoutes comme une collection d’irrésistibles petits classiques et surtout comme un album particulièrement bien construit qui monte peu à peu en puissance, oscillant comme toujours entre décontraction old school empruntant au rock (Continuum) ou à la funk (Best Night Ever) comme aux musiques africaines et asiatiques (Spice Rack) ou aux soundtracks jazzy (The MacKay Bridge is Over), et ce nerdisme plus baroque aux samples cinématographiques minimalistes et atypiques que les pensionnaires du label Hand’Solo Records affectionnent (Juiced Crew, Press Eject, Razor Blades), pour mieux nous cueillir quand on ne s’y attendait plus avec l’un de ces hymnes chorals tendus et menaçants dont ils ont également le secret (Mystery Machine, It’s Going Down, Tiny Death Threats). Il faut vraiment prendre le temps de rentrer dans ce disque en somme, qui bascule peu à peu vers le côté obscur et dont la deuxième moitié explose littéralement la première, où les flows ludiques et singuliers des rappeurs, de Timbuktu à Jesse Dangerously en passant par Wordburglar ou More or Less, font encore une fois merveille d’efficacité et d’inventivité mêlées.
(Rabbit)
8. John Sarastro - Obsidian Lanes
L’album de hip-hop le plus singulier de ce début d’année nous vient de Suisse et du méconnu John Sarastro, moitié de Beatnight Painterz dont les talents de producteur éclatent au grand jour sur ce nouveau projet "solo" particulièrement ambitieux. Avec ses atmosphères fantasmagoriques, ses instrus rétrofuturistes, son mood jazzy d’outre-rêve, ses scratches extraterrestres à la Buck65 d’il y a un quart de siècle, ses références post-modernes par samples interposés (de Nas sur Unusual au Londinium d’Archive sur Extravertocons) et ses basses réminiscentes du Def Jux de la grande époque, pas étonnant qu’Obsidian Lanes ait su éveiller l’intérêt de Mike Ladd, pionnier de ce genre de rap aventureux et mélangeur en featuring sur deux titres en compagnie de rappeurs moins connus (officiant en anglais et en allemand). Parmi eux, on retrouve notamment l’excellent Short Fuze, collaborateur d’Uncommon Nasa lui même apparu en featuring 6 ans plus tôt sur l’album homonyme Sarastro, et ce casting hétéroclite fait merveille en habitant les cocons downtempo tissés par le beatmaker hélvète en porte-à-faux avec les tendances de l’époque, autant de petites pierres à un édifice conçu comme un album au sens noble du terme avec ses interludes instrumentaux, ses moments de tension, de méditation, de contemplation... et aussi de pure décontraction (cf. le morceau-titre).
(Rabbit)
Notre podium des EPs
1. Portico Quartet - Next Stop
De l’ambient techno à la kosmische musik en passant par le chillout, les Londoniens de Portico Quartet ont commencé à infuser leur jazz d’électronique il y a déjà une quinzaine d’années mais c’est véritablement depuis le superbe Monument l’an dernier, resserré sur un groove plus offensif au souffle quasi cinématographique, quelque part entre le post-rock mélangeur de Tortoise ou feu Cougar et le maximalisme élégiaque de Hidden Orchestra, que le saxophoniste Jack Wyllie, le batteur Duncan Bellamy et leurs compères en font l’utilisation la plus subtile et pertinente, comme élément de production inextricablement mêlé à leur liberté instrumentale et à leurs complexes signatures rythmiques. À ce titre, ce nouvel EP culminant dans un déferlement de lyrisme instrumental sur un morceau homonyme proprement épique et flirtant avec le néo-classique pour certains arrangements (le piano de Procession ou les cordes de Youth notamment), est comparable aux plus belles réussites de leurs cousins australiens de Tangents, absolument cadré et renfermant pourtant une infinité qui ne demande qu’à se déverser à chaque frappe de batterie calculée pour la contenir, d’une irrésistible tension rythmique tout en laissant de l’espace aux méditations spleenétiques du saxo.
(Rabbit)
2. Grosso Gadgetto & Black Saturn - Earth Science
Ajoutant la productivité à la qualité, Grosso Gadgetto est désormais un habitué de nos classements mensuels ou bimensuels. Pour la suite directe du superbe Earth Project dont j’avais fait mon EP de l’année 2020, le Lyonnais retrouve le phrasé particulier de l’Américain Black Saturn, entre flow posé et spoken word, pour 5 nouveaux brûlots de noise-rap tout en tension downtempo et en marées de textures abrasives. A la fois massif et impressionniste, inquiétant et vaporeux, le hip-hop des deux compères n’a rien à envier aux plus belles réussites de Dälek avec lesquels ils partagent une certaine approche à la lisière du psychédélisme et une spiritualité s’élevant d’un décor de cauchemar urbain. Et même lorsqu’ils s’éloignent du bruitisme pour nous offrir quelques respirations bienvenues, à l’image du break ambient de Soul Writer ou des rêves sombres et suspendus dans l’éther du superbe morceau final Dream warrior’s of reality, le résultat est magnétique à souhait et envoûtant de bout en bout.
(Rabbit)
3. Le Crapaud et La Morue - EP 5 - Procession de chenilles
En cette période de ballade printanière pour les processionnaires du pin qu’il n’est pas rare, à condition bien sûr d’avoir dans son environnement proche quelques-uns des arbres en question, de croiser en rang d’oignon, prêtes à aller s’enterrer pour faire leur cocon, c’est à une autre transformation que nous convie ici Le Crapaud et la Morue, ou plutôt une sorte de retour aux sources puisque après la "chanson rock" post/math/stoner électrisante de Franche Camaraderie, la "chanson prog" foutraque et tout aussi épique de Que faire ? ou encore l’EP4 et ses tentatives hip-hop ouvertes au quatre vents, les Ligériens renouent ici avec le genre de collages fantasmagoriques et lo-fi qu’on leur connaissait à leurs tout débuts, sur une piste unique de 23 minutes où s’imbriquent ébauches et atmosphères parfois laissées de côté sur un disque dur depuis plus de 15 ans, sur fond de beats syncopés, de guitare au groove vintage, de samples orchestraux, de boucles étranges ou autres tsunamis saturés. C’est en apparence sens dessus-dessous et pourtant sacrément magnétique et immersif, la bande-son idéale pour notre époque chaotique pétrie de doutes, de révoltes et de confusion.
(Rabbit)
Les bonus des membres de l’équipe
Le choix de Rabbit : Dufourd & Demoulin - Entre Chien et Loup
Habitué de nos colonnes (cf. encore tout récemment ici pour un double programme), Julien Demoulin s’associe pour la première fois à Frédéric Dufourd, moitié du duo de chanson bluesy Donna et fondateur du label Grand Téton qui avait publié le tout premier album de son projet de post-rock atmosphérique Silencio il y a 18 ans déjà. Féru de field recordings, ce dernier apporte sur Entre Chien et Loup une vraie dimension cinématographique à l’univers ambient du Bruxellois d’adoption fait de nappes synthétiques, d’arpeggiators cosmiques (En Veilleuse) et de basses fréquences entêtantes, tantôt en conjonction avec des beats profonds vecteurs de tension (Aube Artificielle), avec des chapes de drone volontiers inquiétantes (Intérieur Jour) ou des mélodies de guitare folk habitées aux pulsations rythmiques anxiogènes (Extérieur Nuit). De crescendos denses et magnétiques, passant en un clin d’oeil de la lumière à l’ombre (Plein Soleil), en méditations dark ambient insidieuses (Ondes Sylvestres), le reste du disque bien que plus abstrait est à l’avenant de cette force d’évocation, emportant l’auditeur au gré d’un maelström narratif inédit. Superbe !
Le choix de Elnorton : Beach House - Once Twice Melody
Beach House ne fait pas l’unanimité au sein de notre rédaction, mais ce Once Twice Melody a su convaincre quelques récalcitrants. Plus qu’un détail, il s’agit là d’un signe qui pourrait (devrait ?) suffire à entraîner les sceptiques vers l’écoute de cet album au format anachronique, en l’occurrence un double album composé de quatre chapitres qui ont été dévoilés, ces derniers mois, au compte-gouttes.
Là où son prédécesseur, un 7 plus brut et contondant, constituait une forme de rupture dans la discographie du duo, Once Twice Melody revient aux fondamentaux et la dream-pop psychédélique de Victoria Legrand et Alex Scally s’avère plus cinématographique que jamais, dépouillée en dépit de la succession de couches de claviers et d’effets de réverb’, sans jamais délaisser la musicalité et les mélodies envoûtantes. Humble, peut-être plus qu’à l’accoutumée, et aussi efficace dans les compositions (l’incroyable New Romance notamment) qu’au niveau de la production, le duo américain nous propose une oeuvre pléthorique et fascinante, au-delà même de nos espérances.
Le choix de leoluce : Cheever - Ensimismado
"Pour résumer, Ensimismado, c’est d’abord une masse froide et inerte mais on sent très vite qu’en dessous, ça vibre et qu’il y a de gros blocs en mouvement. C’est du slowcore à la Codeine, rehaussé de shoegaze, on décèle également une légère orthogonalité post-rock. C’est très sec. Et très lent.
Parce que Cheever pourrait être générique et il ne l’est pas. Ne pas se fier aux premières mesures du The Walk introductif et surtout, réfréner le bâillement qui devrait logiquement prendre corps à leur écoute : le morceau n’arrête pas de muter, une voix féminine vient draper le refrain et l’équilibre calme/fureur est très bien dosé. Le bâillement retourne dans sa niche. Et c’est pareil pour le reste. Alors qu’on a déjà entendu tout ça, ça n’a pas forcément été en mieux et c’est bien ça qui fait toute la différence.
La voix délavée, les guitares (franchement) superbes, la basse arachnéenne et la batterie sèche se reconfigurent sans cesse et donnent corps à une masse floue mais jamais informe. Bref, on se sent très bien dans le disque. Il faut dire que les quatre Cheever (et leurs deux invitées) ne sont pas vraiment les premiers venus et si leurs parcours respectifs ne laissaient aucunement présager de la teneur d’Ensimismado, ils sont parfaitement maîtres de leurs gestes et savent comment s’y prendre pour sculpter le son et en extirper de grosses gouttes de mélancolie."
Les tops des rédacteurs
Elnorton :
1. Beach House - Once Twice Melody
2. Cloudwarmer - Gloomers / Doomers
3. Pjusk - Sentrifuge
4. Chapelier Fou - Ensembl7e
5. A Place To Bury Strangers - See Through You
Le Crapaud :
1. Big Thief - Dragon New Warm Mountain I Believe In You
2. Jean-Michel Blais - Aubades
3. Emilie Zoé - Hello Future Me
4. Chapelier Fou - Ensembl7e
5. Thorts & Haunted Days - Hanky Man
6. Why Patterns - Regurgitorium
7. Tom Caruana - Strange Planet
8. King Hannah - I’m Not Sorry, I Was Just Being Me
9. Cypress Hill - Back In Black
10. Die ! Die ! Die ! - This Is Not An Island Anymore
leoluce :
1. Sneers. - Tales For Violent Days
2. Buñuel - Killers Like Us
3. Cheever - Ensimismado
4. Liiek - Deep Pore
5. Emilie Zoé - Hello Future Me
Rabbit :
1. Cloudwarmer - Gloomers / Doomers
2. The Body & OAA - Enemy of Love
3. Backburner - Continuum
4. Kevin Richard Martin - Nightcrawler
5. Dufourd & Demoulin - Entre Chien et Loup
6. John Sarastro - Obsidian Lanes
7. Chapelier Fou - Ensemb7e
8. Emilie Zoé - Hello Future Me
9. Tom Caruana - Strange Planet
10. Innocent But Guilty - C’est pas ma faute...
Riton :
1. The Body & OAA - Enemy of Love
2. Tom Caruana - Strange Planet
3. Shit and Shine - Phase Corrected
4. John Sarastro - Obsidian Lanes
5. Cloudwarmer - Gloomers / Doomers
6. Backburner - Continuum
7. Cailleach Calling - Dreams of Fragmentation
8. Sankt Otten - Symmetrie und Wahnsinn
9. Raw Poetic & Damu The Fudgemunk - Laminated Skies
10. Selen Peacock - Horizon Fondu
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Cheever sur IRM
- Sulfure Session #1 : Aidan Baker (Canada) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Sulfure Session #2 : The Eye of Time (France) - Le Vent Se Lève, 3/02/2019
- Aidan Baker + The Eye of Time (concert IRM / Dcalc - intro du Sulfure Festival) - Le Vent Se Lève (Paris)
- ØKSE - s/t
- Lea Thomas - Cosmos Forever
- PureH - Tetragram
- OIZAK - KOHS SCD
- Skyzoo - Keep Me Company
- Jordane Prestrot - Amaryllis
- Sparkz & Pitch 92 - Full Circle
- Ben Lukas Boysen - Alta Ripa
- Bedsore - Dreaming the Strife for Love
- Field Music - Six Weeks, Nine Wells
- 2024 à la loupe (par Rabbit) - 24 chansons
- 2024 à la loupe (par Rabbit) - La shitlist
- ØKSE - s/t
- Lea Thomas - Cosmos Forever
- Octobre 2024 - les albums de la rédaction